106. L'auberge thaïlandaise

Encore une fois, merci au Lonely Planet pour ses bonnes adresses. J'ai été agréablement surprise par la « guesthouse » dans laquelle j'ai atterri à Ayutthayah, m'y sentant tellement bien qu'une fois de plus, ça a été difficile de partir...
Le prix, le cadre, l'ambiance : tout était parfait.
Dans un magnifique bâtiment ancien tout en bois au bord de la rivière, j'avais ma chambre double à moi toute seule
si vous regardez bien, on en voit dépasser, par la porte ouverte, un bout de ventilateur et une infime partie de mon joyeux bazar
pour moins de 4 euros par nuit (ça a compensé les excès de Koh Samet). Le tarif si bas s'explique par le fait que l'adorable famille sino-thaïlandaise qui tient l'auberge en est également propriétaire, contrairement à beaucoup d'autres qui sont locataires.
Dès le deuxième soir, j'ai fait connaissance avec mes compagnons d’étage autour d'un plat de spaghetti aux fruits de mer préparé par ...Takito le Japonais. Non je déconne, Federico l'Italiano.
J'ai bien aimé l'ambiance pas trop « djeune », plutôt 30-40 ans.
Petit extrait de la très hétéroclite galerie de personnages :
-un Portugais élevé en Suisse romande (donc francophone) et habitant actuellement en Suisse allemande, et sa copine moitié suisse allemande moitié thaï... (qui du coup parlent suisse allemand ensemble) Plus hybride tu meurs!! On se dit que c'est pas compatible (genre bœuf et brebis)... et ben si. Imaginez qu'ils nous fassent des petits...
-José l'Argentin qui se débrouille comme il peut sachant qu'il parle anglais comme je parle thaï
-Karl le Parisien (aux racines allemandes comme l'indique son prénom) qui parcourt le monde seul depuis qu'il a 11 ans (grâce à -ou à cause de??- ses parents soixante-huitards).
-le téméraire petit couple belge qui profite des vacances scolaires pour venir avec ses 4 enfants âgés de 16 mois à 10 ans.
leur cadette de 4 ans, Gabrielle lors d'une soirée barbecue (poisson et crevettes frais!) organisée par nos hôtes. Adorable et increvable. Non contente que je vienne de la faire tourner dans mes bras jusqu'à épuisement, elle a littéralement traîné Federico sur la piste de danse...
-Gilles le retraité français qui a élu la Thaïlande comme sa seconde patrie. Il ne faut pas se fier à sa dégaine (coiffure à la Bernard Thibaut, avec les moustaches du Père Dodu et la chemise hawaïenne), c'est un gars très bien. Ça fait 23 ans qu'il vient tous les ans. Il a appris le thaï avec Assimil et arrive à se faire comprendre malgré son bon gros accent franchouillard, ce qui donne de l'espoir. Quand il travaillait, il venait pour ses CP, depuis la retraite, c'est carrément pour 5 mois. Ce n'est pas le premier oiseau migrateur que je rencontre. A Bangkok, j'avais aussi discuté avec Gottfried le psychologue autrichien qui était dans le même cas (sauf que lui n’est pas encore à la retraite, mais profite des sous qu'il a mis de côté après quelques années -ou mois?- d'un job très rémunérateur). Il paraît qu'il y a toute une communauté comme ça... que je pourrais bien m'imaginer rejoindre !! La vie est si douce et si peu chère ici...
Moi qui n'avais pas trop envie de me mêler aux autres voyageurs (enfin...aux touristes), j'ai mis mon snobisme de côté. S'ils ont plus de 22 ans et ne sont pas là que pour se bourrer la gueule, ça peut être intéressant de discuter avec eux, d'autant plus que ça permet d’échanger des bons plans et d’éviter les arnaques habituelles.
Du coup, ma vie sociale bouillonnante m'a empêchée de me consacrer autant que je voulais à la rédaction de mon blog. Et je n'ai pas eu du tout le temps de lire.
Je vous rassure... je suis entre temps revenue à ma vie d'ermite (pour une journée ou deux du moins), ce qui me permet de rattraper mon retard.
Pour ceux que ça intéresse : le nom de la guesthouse, c'est Baan Are Gong (pas de page internet, mais il suffit de le googler)