Il y a quelques semaines, suite aux trois soirées de couvre-feu instaurées à cause des révoltes militaires, le président Compaoré avait reçu des délégations de tous les militaires pour sortir de la crise. Comme on « lave son linge sale en famille », nous n’avons pas eu écho des revendications des militaires. Les histoires de moeurs qui avaient conduits certains en prison, suscitant leur libération par la force, je n’en ai plus entendu parler. Pour certains, c’est un prétexte officiel qui cachait d’autres raisons, moins avouables. En tout cas, le mot d’ordre était clair et limpide « la crise est finie » et de voir sur BF1 une chaîne local, des soldats sortir du palais présidentiel de Ouaga 2000, un sourire épanoui sur les lèvres se féliciter que le président les ait entendus…
Hier soir, 22h45, je n’arrive pas à m’endormir (alors que la matinée a été un peu épique suite à une intrusion violente d’écoliers grévistes armés de gros cailloux dans l’établissement où je travaille. Si les motifs de leur colère est légitime, les moyens employés pour faire fermer les établissement sont plus discutables) à cause de bruits étranges… En fait, des mitraillettes et des armes lourdes. J’appelle une amie que je sais être dehors pour la prévenir. Elle rentrera chez elle « en passant sous les balles ». En effet, les militaires, à chaque manifestation ont toujours tiré en l’air. Ce qui n’a pas empêché que des balles perdues ne blessent ou ne tuent des civils.
Aujourd’hui, je souhaitais aller chercher un colis que ma môman m’a envoyé, et je tombe sur la poste du centre-ville fermée… Et à nouveau des bruits de tirs. Tout le monde autour de moi plie bagage sap sap (vite, vite). Les raisons de la manifestation à balles réelles de leur colère? Apparemment une prime pour le logement qui n’aurait toujours pas été versée. A mon retour à la maison, j’apprends par un message du consulat qu’il vaut mieux rester chez soi. A bon entendeur.