Trier pour mieux recycler
On a tous en tête cette publicité d’un homme ou d’une femme, suivi par ses déchets de l’année : un encombrant bonhomme de 390kg. D’accord c’est énorme. Mais y sommes-nous vraiment sensible ? La production de déchets par habitant ne cesse d’augmenter chaque année. En France, ils ont doublé en 40 ans. Et pourtant l’accumulation de ces déchets comporte des risques sanitaire, énergétique et environnemental. Afin d’éviter que ces risques ne deviennent des menaces à l’avenir, des mesures ont été décidées lors du grenelle de l’environnement.Le recyclage ainsi qu’une série de gestes ou d’attitudes sont les 2 efforts qui nous seront demandés dans le futur. Ces actions sont les solutions qui nous permettront de diminuer leur accumulation et endiguer leur augmentation. Mais en pratique, qu’est ce que cela implique pour nous ?
Le recyclage : une solution pour mieux éliminer les déchets.
Ce recyclage n’est possible qu’à la condition de trier ses poubelles car tous les déchets ne se recyclent pas de la même manière. Le tri demande quelques compétences : une bonne connaissance des déchets, une bonne organisation du tri et un investissement de toute la famille.
Connaitre les familles de déchets
Il faut savoir qu’il existe 12 catégories de déchets : les plastiques, les papiers-cartons, les métaux, le verre, les déchets organiques, le bois, les textiles et cuirs, le mobilier, les composants électriques/électroniques, les déchets du bâtiment, les déchets dangereux et une catégorie divers (photos, radio, cartouches d’encre, lunettes, jouets bois…). Chaque catégorie comporte des sous catégories car les composants d’une même famille ne se recyclent pas tous. Prenons l’exemple du plastique : tous ne sont pas recyclables. Les bouteilles d’eau, d’huile, les flacons de produits ménagers ou de toilettes… sont recyclables. En revanche les pots de yaourt, les barquettes plastiques, les boîtes d’œufs… ne le sont pas. D’où la nécessité de s’informer ( www.ecoemballages.fr ) et de bien apprendre à connaître et reconnaître les déchets afin d’optimiser le tri. Notons au passage que le taux de refus moyen des déchets recyclés en entrée de centre de tri est de 23%, ce qui signifie que presque un quart des déchets triés ne l’ont pas été correctement.
Organiser le tri sélectif
En pratique le tri sélectif demande une certaine organisation. Voici quelques conseils pour faciliter le tri :
- Dans la cuisine, prévoir 3 poubelles: une pour les ordures ménagères (ce qui ne se recycle pas), une pour tout ce qui se recycle (bouteilles d’eau, d’huile, flacons alimentaires, flacons de produits ménagers, canettes de boisson, sur-emballage carton, aérosols, boîtes de conserves, barquette aluminium, briques alimentaires, papiers, journaux, magazines, prospectus) et une poubelle pour le compost (épluchures). Une 4ème peut-être envisagée pour les capsules de café qui sont recyclables.
- Dans la salle de bain, installez 2 poubelles : une pour les ordures ménagères (coton, coton-tige, lingettes…) et une seconde pour les flacons de produits de toilettes (flacons de shampoing, gel douche, crème hydratante…).
- Sur le balcon, dans le garage, la cave… : un bac pour les verres, un bac pour les journaux, un bac pour les piles, un bac pour les nouvelles ampoules basse consommation, un bac pour les médicaments.
Tout ceci ne concerne que les déchets les plus courants. Pour les autres, moins courants ou plus encombrants, adressez-vous à votre mairie ou consultez le site dédié aux déchets www.ecoemballages.fr.
Adhésion de toute la famille
Vous l’aurez compris, le tri des déchets demande une modification de nos comportements. Ce n’est pas simple, l’investissement demandé est grand. Si tout ceci peut paraître fastidieux et lourd à mettre en place (multitude des poubelles, des points de collecte), les gestes deviendront peu à peu des habitudes. Plutôt qu’essayer de tout trier tout de suite, intégrer 2 gestes à la fois sur une période donnée. Puis lorsqu’ils sont acquis, ajoutez en 2 nouveaux et ainsi de suite.
Pour que le tri fonctionne, il faut que tous les membres de la famille adhèrent au projet et s’y impliquent. Les nouveaux comportements sont difficiles à mettre en place mais dans le temps ils deviennent des habitudes de vie.
Les bons gestes pour réduire nos déchets
Un des messages du grenelle de l’environnement est de réduire nos déchets (ça déborde !). Là encore il s’agit d’adopter un changement de comportement mais cette fois en amont : vis-à-vis de notre façon de consommer et d’acheter. En effet, une consommation réfléchie permet de diminuer notre production de déchets par de simples attitudes :
- Limiter ses emballages
- Utiliser des éco-recharges
- Faire du compost
- Limiter ses impressions
- Mettre un « stop pub » sur la boîte aux lettres
- Donner ses vêtements
- Utiliser de la vaisselle ré-utilisable
- Donner ses livres
- Utiliser des piles rechargeables
- Louer les outils qu’on utilise occasionnellement
- Utiliser un cabas ou un panier pour les courses
- Faire réparer les appareils
- Acheter des produits alimentaires à la coupe
- Préférer une tasse plutôt qu’un gobelet en plastique au travail
On peut gagner de 1 à 40kg par an par personne et par geste.
En conclusion
Actuellement, 37, 5% des déchets sont mis en décharge, 29% sont incinérés et 33,5% sont recyclés :
- La mise en décharge ou enfouissement des déchets est de loin la solution la moins satisfaisante et celle qui doit être diminuer au profit du recyclage.
- L’incinération des déchets est une manière de valoriser les déchets en les brûlant et en récupérant l’énergie ainsi produite. Mais cette technique n’est pas totalement satisfaisante : elle dégage du dioxyde de carbone et des substances toxiques même si certaines sont piégées.
- Le recyclage est un des enjeux du grenelle de l’environnement avec des objectifs précis à atteindre, 35% de déchets recyclés en 2012 et 45% en 2015.
La seule façon de diminuer les déchets et d’optimiser leur valorisation est d’adopter des gestes et des comportements nouveaux. Une consommation réfléchie est également une des clés : ne pas acheter plus que nécessaire. Tout l’enjeu réside dans la modification nos habitudes de vie pour l’avenir.