Une récente étude menée par la Modern Language Association nous révèle que le nombre d’étudiants dans les universités américaines qui choisissent d’apprendre l’American Sign Language (ASL) a augmenté de plus de plus de 16% entre 2006 et 2010 tandis que le nombre d’étudiants en espagnol, français ou allemand comme langue étrangère progressait seulement de 2 à 4%.
L’ASL est ainsi devenue la quatrième « langue étrangère » la plus étudiée aux Etats-Unis.
Les chercheurs expliquent cet accroissement grâce à son utilisation possible en complément d’une autre formation permettant dans un futur emploi d’avoir une sorte de spécialisation vers un public donné ce qui est interessant par exemple pour des artistes, des psychologues, des éducateurs, des infirmières, des enseignants, des sociologues…
Selon Kristen Harmon, professeur d’anglais à l’Université Gallaudet cet engouement est également lié à « une prise de conscience croissante que l’ASL est une vrai langue, autonome avec sa structure, sa grammaire ». De plus, il existe une forte demande d’interprètes qualifiés au sein de l’éducation, des administrations ou des entreprises.
Actuellement plus de 90.000 étudiants sont inscrits dans des classes en langue des signes et les listes d’attente s’allongent dans les universités pour intégrer les cours d’introduction à cette langue.
Néanmoins, comme le souligne le blog Actu Traduction Web, une partie considérable de ces étudiants a également choisi ces cours en raison de difficultés dans l’apprentissage d’autres langues européennes. « Certains étudiants choisissent d’apprendre l’ASL car ils avaient des difficultés à apprendre l’espagnol ou le français au lycée et ils pensent que l’apprentissage de cette langue visuelle sera plus facile surtout s’ils ont des problèmes avec la compréhension orale et la prononciation des accents« déclare Amy Ruth McGraw, professeur à l’Université de l’Iowa.
« L’ASL est très populaire témoigne Ted Supalla, directeur du pôle ASL de l’Université de Rochester ». »Près de 10% de nos étudiants l’étudient, plus ou moins autant que l’espagnol. La demande pour les interprètes en ASL est importante et comme interprète free-lance vous pouvez gagner de 40 à 60 $ par heure » pour Dennis Cokely, directeur du programme ASL à la Northeastern University.
Beaucoup d’étudiants font aussi valoir que leur intérêt pour la langue des signes est le fait de pouvoir communiquer sans mots. « J’ai commencé avec la langue des signes car il est obligatoire d’étudier une langue étrangère ici. Cette langue est très visuelle, très excitante, je suis devenu accro à ce cours rapidement« . Beaucoup d’étudiants trouvent ainsi un plaisir esthétique à s’exprimer en langue des signes. Emily Brown, une étudiante en ASL à la Wesleyan University, aime la poésie qui se dégage chez les personnes sourdes signantes que l’on peut voir sur YouTube. « C’est plus poétique que d’autres langues. C’est un excellent moyen d’exprimer des choses que vous ne pouvez pas exprimer verbalement ».
Espérons que cet engouement américain atteindra bientôt l’Europe et bien sur la France où la reconnaissance par l’Etat français de la LSF est récent et le nombre d’interprètes diplômés LSF/Français largement insuffisant.
Infos trouvées sur l’excellent blog Actu Traduction Web
Site de la Modern Language Association ici.