Je passe quelques jours à la campagne, en Bourgogne ; et la nature y est magnifique.
Tout fleurit, s'épanouit dans des couleurs blanches, jaunes, vertes. L'immense tilleul centenaire dans le jardin élance ces feuilles vers le ciel comme s'il voulait le conquérir. Le printemps a rajeuni le monde encore une fois qui jaillit en force comme une aurore nouvelle.
Et ici, au-dessus de mes épaules, s'ouvre l'espace qui accueille ce chant de la vie. La vacuité est toujours neuve, elle-aussi, toujours verdoyante et vivante. C'est comme si le monde rendait hommage à la source même de toute vie. Dans la vision de ma vraie nature, ce moment est neuf, vivant, abondant, joyeux. Et les fleurs s'ouvrent dans l'Ouverture à laquelle je m'éveille.
« Là ne subsiste ni temps ni espace, ni avant ni après, tout survient dans un nouveau et verdoyant “voici”, pour lequel mille ans ne sont qu’un instant. » dit Maitre Eckhart.