C’est la marque, le (sale) esprit de notre époque, sa caricature anecdotique, tout ce qui fait que je ne l’aime guère, bisounours assumé et revendiqué (même pas honte) face à ce genre de postures à la Marc Olivier Fogiel, humour de hyène en prime… La cruauté semble être leur signe de ralliement.
Qu’ils se nomment Didier Goux, Nicolas Jegoun, Suzanne du merle moqueur (dans une moindre mesure, encore que, elle n’a sûrement pas choisi le titre de son blog par hasard…), ou la petite dernière, Julie¹, leur plaisir sans pareils consiste à organiser des dîners de cons(je ne suis pas le seul… convive) et à rameuter la coterie wikiesque pour se baffrer de leurs railleries, de leurs moqueries stupides, de leur intense jubilation à voir l’autre se viander, commettre une impéritie quelconque, d’autant plus inévitable que l’on se montre davantage, s’expose plus volontiers, que tous ces gens qui préfèrent commenter plutôt que produire, sur un blog ou ailleurs… c’est bien moins risqué. La palme à l’inaction, à la pensée lisse, surtout pas de vagues ni de pensées trop affirmées, ça ferait désordre dans leur orchestre bien huilé d’une société de tolérance et d’ouverture… à tout et n’importe quoi ? Même à l’ordure et l’infamie ?
Oui, je persiste et signe, je me vante et préfère n’avoir point de Didier Goux dans ma blog roll, et ne suis pas le premier, sinon à le dire et l’écrire, à le penser. Oui, je suis fier de ne point me vautrer dans la fange niaiseuse d’un autre temps de la xénophobie, de l’islamophobie, de la croisade contre les infidèles, qui ne me semble pas être un grand signe de bonne vertu, bien qu’elle commence à tant et trop se répandre… encouragée en cela par des politiques aux arrières pensées électoralistes cyniques.
Le fait qu’elle semble rallier ² tout ce que notre époque compte de beaux esprits à la perruque poudrée de cette farine puante emplie de vers blancs qu’est la volonté de rupture avec la bien-pensance ³ ne me dissuade en aucune façon de dire et d’écrire, envers et contre tout, que leurs vérités et leur soi-disant pragmatisme et autre lucidité convoquées là pour masquer la faiblesse de leurs arguments moraux ne sont pas les miennes, pas plus que leur monde pourrissant. Je le rejette, je le vomis, je l’exècre. Je n’en veux pas, c’est clair, et me battrai jusqu’au bout de mes faibles forces pour n’en voir jamais l’avènement. Ce monde d’égoïsme, du chacun voit midi à sa porte, du comme c’est drôle regardez comme il se débat, ô mon Dieu il se noie, et vont fermer aussitôt l’écran de leur vide émotionnel intérieur qui ne se rallume que pour se pâmer devant les petites fleurs des champs ou leur propre petite faiblesse du jour, mais surtout pas pour blâmer l’injustice qu’il y a de naître en France pourquoi pas honnête, pourquoi pas travailleur, ou poli, ou gentil, (et quand bien même arrogant, hautain, voire agressif parfois) … et de s’appeler Abdelkarim ou Ben Tarek, en proie aux moqueries, aux contrôles au faciès, et autres injustices quotidiennes qui ne concernent en rien l’homme ou la femme (et, encore plus grave, avant lui l’enfant…) qui vit à travers ces patronymes, mais bien plutôt une certaine civilisation qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de nous tirer tous vers le bas par ce biais là, archi-classique par temps de crise : la haine de l’autre, le rejet de l’étranger, la recherche d ‘un bouc-émissaire facile.
Qu’on le reconnaisse ou pas, si j’ai connu des époques plus glorieuses qui me donnaient l’impression d’être sur une pente sociale ascendante, tel n’est plus du tout manifestement le cas aujourd’hui. Et contre cette descente aux enfers, oui, je me battrai contre les cons (contrepèterie pour combattrai, je souligne pour ceux auxquels je m’adresse, qui ne m’accordent pas l’once d’un neurone, alors que je pourrai bien leur enlever le leur), quand bien même cela puisse paraître ridicule aux yeux de ces mouches à merde qui se prennent un peu trop pour le nombril du monde. Voilà, c’est dit, et je repars le cœur plus léger, avec un ulcère à l’estomac en moins de m’être soulagé de cette rancœur qui restée en moi, n’aurait provoqué que pourrissement et amertume. Même si ça ne sert à rien, sinon à moi. Ça fait du bien, de ne pas laisser dire n’importe quoi. Surtout de la part de gens qui ne me connaissent pas. Sans quoi très certainement ne se hasarderaient-ils pas à dire le dixième de tout cela. Quand on a les gens en face des yeux, c’est bien plus difficile. Ainsi, ces cons qui m ‘insultent en voiture, et que je sors de ma clio en me dépliant, c’est bien plus difficile… pour eux. Moi, mon émotion, je lagère, depuis toujours… Fallait bien.
« deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche » disait, je crois, Yvan Audiard… Tout est dit. Et écrit. Point barre.
.
¹qui se caractérise quant à elle par son faux air de groupie de grands maîtres, tout en osant pas trop l’être, n’ayant jamais rien commis à ma connaissance qui puisse porter à préjudice, et qui donc ne prend guère le risque de la critique, optant plus volontiers pour l’option « se moquer bêtement en suivant la meute»
² alors que cette bien-pensance contre laquelle j’ai l’envie et le devoir de me révolter, aujourd’hui, c’est eux
³entre les Zemmour, les Rioufol, les Babeth Lévy, Ménard et autres Guéant, voire Buisson de la même mouvance, ça suffit ! Tout cela ne serait-il pas caractéristique de la perdition de notre époque, tous ces Céline qui se lâchent, encouragés en cela par un contexte si délétère ?!