Pillage intellectuel

Le pillage et le plagiat ont de beaux jours devant eux

On se moque souvent des petits chinois qui copient, plagient, s'approprient le travail des autres sans aucun scrupule. Le travail de certains universitaires s'en rapproche malheureusement très souvent. Pendant que le niveau des petits chinois s'améliore, le niveau de créativité des petits français s'écroule. Combien d'universitaires qui plagient tout ou partie de leur travail, parfois sans même s'en rendre compte. Car la frontière entre simple "copier/collé", citation, et plagiat et parfois tenue. On n'enseigne peu aux étudiants ce qu'il ont droit de faire et de ne pas faire en matière de plagiat. On apprends peu au étudiants à bien citer leurs sources. Avant, plagier consistait à passer du temps à recopier un ouvrage, citer était bien plus rapide. Aujourd'hui, copier/coller permet de faire rapidement du compilation (ou synthèse) de documents utiles. Mais publier une telle synthèse sans citer les sources, c'est du plagiat.

Dans le domaine universitaire, le pillage intellectuel est aussi une pratique très répandue. Combien de publications contiennent 5 à 10 auteurs ? Vous croyez vraiment qu'un article de 5 pages a impliqué autant de personnes ? Non, certains labos publient en famille. Les réelles contributions se limitent souvent au 2 ou 3 premiers auteurs, les autres n'ont généralement même pas pris la peine de relire l'article. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir la liste d'articles de certains. Publier 20 articles scientifiques par an est tout bonnement impossible. D'ailleurs, combien d'articles sont réalisés par des stagiaires ? Parfois, le nom du stagiaire en question n'apparait même pas sur l'article : c'est du pillage intellectuel.

Il faudrait vraiment qu'un ménage soit fait dans la mafia universitaire, où magouille et copinage sont souvent la règle. Qu'on ne se méprenne pas sur mes propos, il y a encore des chercheurs brillants, respectueux du travail des autres, de leurs thésards, de leurs stagiaires. Mais la course au rendement, même dans les labos, pousse certains à s'assoir sur l'éthique...