Tout de même, cette décision du ministre de la Culture démontre que sa marge de manœuvre est totale dans la nomination des principaux acteurs de la vie théâtrale, de la vie chorégraphique et aussi de la vie artistique au sens large. La compétence de Frédéric Mitterrand est reconnue. Ce n'est pas lui qui affirmerait que le livre de sa vie est « Zadig et Voltaire. » Ce n'est pas lui qui oserait insulter La Princesse de Clèves, lui qui s'est fait le spécialiste des têtes couronnées et des couronnements eux-mêmes.
Avouons qu'un peu de collégialité ne ferait quand même pas de mal dans un monde, certes élitiste, certes très minoritaire dans l'opinion publique mais un monde important qui laissera des traces de notre époque et de nos interrogations. Frédéric Mitterrand aurait pu prolonger le mandat d'Olivier Py pendant trois années. Il a interrompu une action qui s'inscrivait dans la durée et créait un public. J'ose souhaiter qu'aucune animosité personnelle n'a joué de rôle dans cette décision arbitraire mal vécue par Olivier Py, d'abord, et tous ceux et toutes celles qui comptent dans la vie culturelle française.