Avez-vous remarqué qu'il est parfois bien difficile de convaincre certaines personnes de s'intéresser à vous... ou du moins à ce que vous faites ? Pour preuve, cette petite anecdote à faire pleurer dans les chaumières.
Présentons la situation : Vous avez réussi à faire éditer un premier roman et vous envoyez un mail à votre journal local (Le Progrès pour ne pas le nommer) pour demander les coordonnées de la personne chargée de la rubrique "loisirs, culture, etc..." Naturellement, dans ce premier contact, vous vous gardez bien de révéler vos intentions et dans la famille Lecteur Innocent, vous demandez la carte "Renseignements". Bonne pioche. Vous recevez en retour un mail fort aimable vous donnant tout ce dont vous avez besoin.
Et c'est là que les choses se corsent.
Vous envoyez un deuxième mail en abattant votre jeu et en expliquant que vous êtes un romancier lyonnais et blabla, et blabla.
Et puis vous attendez. Longtemps. Et inutilement, parce que tout à coup, la liaison informatique avec le canard à diffusion interplanétaire est interrompue. Mais comme vous êtes têtu, vous insistez et vous envoyez un deuxième mail avec un message bidon du genre "j'ai peur que le premier ne vous soit pas parvenu" alors que vous savez très bien qu'il est passé à la poubelle sitôt après avoir été lu et que vous êtes désormais sur la liste rouge de la responsable de la rubrique "Loisirs et bataclan".
Naturellement, silence radio.
Que faire ? Abandonner ? Ce serait la solution de sagesse, parce que vous avez autre chose à faire qu'à poursuivre quelqu'un que visiblement, vous n'arriverez pas à rattraper. Et puis, vous avez d'autres atouts dans votre manche qu'un article dans Le Progrès.
Deuxième solution : envoyer un troisième mail cette fois nettement moins gentil, du genre "dis donc, grognasse, ça te ferait mal aux genoux de me répondre ?" Non, c'est franchement vulgaire et inutilement agressif. Préférons un "Chère madame, divine Rédactrice de votre Sublime Journal, je vous baise pieds et mains et vous supplie de..." Ce n'est pas un peu flagorneur, ça ? Si, peut-être. Il doit bien y avoir une solution médiane entre l'injure et le léchage de bottes.
L'ennui, c'est que vous n'avez pas franchement envie de relancer la dame, parce que vous savez que votre mail sera viré dès réception, que si vous essayez de la coincer au téléphone, elle sera, elle, coincée en réunion ou aux chiottes, bref que vous ne l'aurez jamais au bout du fil. Vous pouvez toujours débouler dans son bureau la tronche enfarinée et votre bouquin dans la main. A mon avis, vous ne passerez pas les barrages de l'accueil.
Bon, alors vous faites quoi ? Vous tirez un trait sur le média ?
Da ! Et vous racontez votre histoire sur votre blog.
On ne sait jamais... Peut-être que la dame va tomber dessus...