St-Naz'

Publié le 15 avril 2011 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

Si Moulins était un Chabrol et Cherbourg s'avérait être un Poirier, je n'avais pas encore déterminé le réalisateur qui avait inspiré St-Nazaire pour être la ville qu'elle se présentait être : hostile.

Le premier jour, j'étais prête à alerter la France qu'il ne fallait surtout pas y emmener des gens suicidaires, à tel point la suite logique s'imposerait à eux.

Il n'y avait pas un seul mais deux Eurodif dans la ville. Autant vous dire...

Je les recherche dans toute commune de Province pour y collecter des accessoires de beauté. On en trouve régulièrement, tout comme les musées Guggenheim fleurissent dans le monde entier.

Il y avait également plus de parfumeries que de femmes à enjoliver.

Un grand JouéClub, en plus. 

Ma chambre donnait sur une terrasse avec vue sur la mer au loin, quand les serviettes éponges exhalaient une suave odeur de sueur. Je ne savais si pour 50€ c'était un plan à chaudement recommander. 

Et je n'avais pas de paire de ciseaux pour exterminer les bouloches qui s'accumulaient sur mon pull en cachemire à peu de fils (2 ?), que j'avais malencontreusement décidé de porter 3 jours de suite.

Et peut-être que mes cheveux étaient sales.

Aussi, voilà, on ne peut déjà pas aimer les villes quand on y est laide, alors que dire de celles qui ont été rasées par les Américains ?

Rien de bien.

On aurait dit un petit Moscou, si ce n'est la manifestation pro-palestinienne rassemblant 4 drapeaux et 3 individus sur le parvis de l'Hôtel de Ville.

Dans la grande rue, le cinéma avait fermé, la librairie s'y apprétait.

Même la plaquette maison de la chocolaterie traditionnelle me rendait malade.

Comme de bien entendu, cependant, il n'y avait pas plus gentils que ces gens-là, qui avaient installé leurs déshérités (i.e. les HLM) en front de mer.

Il suffsait de se rendre 3 fois de suite à la Paillotine, la créperie face à l'Hôtel de ville, pour en être officieusement nommée membre d'honneur, mon grade. Oui, on vous recevait les yeux brillants d'émotion accompagnés de moults au revoir et encouragements à faire bon voyage quand on annonçait son imminent départ pour la capitale : Paris.

Finalement, ce devait être un Azzedine. Saphia, pas Alaïa.