Durant les émissions d’informations à la télévision, je pense en particulier aux JT de 20h mais j’imagine que c’est pareil à 13h, il arrive qu’en raison d’un « incident technique », dont entre parenthèse on ne connaît jamais la teneur exacte, un sujet filmé lancé oralement par le présentateur soit annulé. Sans être courant, ce n’est pas exceptionnel non plus.
Devant cet imprévu, le journaliste a pour habitude ou consigne, de poursuivre son journal sans s’y arrêter. Concrètement, cela signifie que dans une même phrase il va évoquer un fait, annoncer le reportage filmé devant l’expliciter, annuler brièvement cette annonce et poursuivre avec une autre information, le tout sur le même ton, comme si de rien n’était.
Content de lui, le journaliste pense avoir négocié intelligemment l’incident en plein direct. Ici, je pense à David Pujadas de France2 qui dans cette situation garde toujours son ton monocorde et son sourire en coin, enchaînant les informations, les unes après les autres, en une longue litanie sans queue ni tête. J’ai cité Pujadas parce que je le vois souvent, mais il n’est pas le seul incriminé bien évidemment.
Un arrêt plus marqué au moment de l’incident de diffusion permettrait une césure plus franche avant d’annoncer la suite des nouvelles du jour, ça éviterait d’avoir l’impression d’écouter une bouillie sonore d’évènements, de faits, de nouvelles qui se succèdent sans lien les unes aux autres. Ne nous laissant jamais le temps de réfléchir et comprendre ce qu’on vient d’entendre.
C’est ce genre d’exemple qui pour moi rend la lecture des journaux plus instructive que l’écoute des informations à la radio ou à la télévision. Le journal laisse le temps à la réflexion, les deux autres médias traditionnels s’apparentant à une lecture personnalisée des dépêches. Et pour que le brouillard soit plus dense encore, des chaînes comme BFM TV, i-Télé, CNN etc. diffusent un bandeau permanent de nouvelles sous l’image du présentateur. Celui-ci déblatère pour nos oreilles son texte sur les massacres à tel endroit du monde, tandis que nos yeux lisent les résultats des matches de football de la journée de championnat !
Le galimatias à son apogée.