Enquête http://journcritiques.canalblog.com:
QUELQUES REFLEXIONS A PARTIR DU QUESTIONNAIRE
(ou l'auto-association pour l'auto-gestion de la société tout entière)
Clarification des idées ! Qu'est-ce qu'une idée claire ?
Les idées et la réalité, le mouvement de la réalité, le mouvement des idées...
La question du retard des idées sur le mouvement de la réalité ( on ne peut connaître ce qui se passe avant de l'avoir vécu).
Les idées peuvent-elles anticiper le mouvement de la réalité ?
Lénine : l'étude concrète d'une situation concrète. La situation concrète, c'est la réalité à tel ou tel moment de son mouvement concret.
Le mouvement de la réalité et des idées est scandé par des « manifestations » concrètes de différentes nature (référendums, élections, luttes d'origine et de nature diverse...). Et qu'en est-il quand, au moins en apparence, il ne se passe rien ?
1992 et renaissance du mouvement populaire sur une question de classe, le recommencement de la rébellion ?
Après les années Mitterrand et sa « pédagogie du renoncement », le référendum sur Maastricht : 50/50, ou peut s'en faut !
Le mouvement populaire frôle la victoire contre les partisans de l'Union européenne ( une forte partie de la droite et la quasi-totalité du PS).
Les résultats provoquent la surprise : les initiateurs de droite et de gauche espéraient en une victoire beaucoup plus large !
1995 : les luttes populaires, leurs formes , leur ampleur. Le « tous ensemble » ! Et nouveaux progrès de la conscience !
1997 : dans le mouvement, la victoire de la « gauche plurielle », c'est la grande espérance, on ne s'est pas battu pour rien !
2002 : l'espérance est largement déçue, les électeurs sanctionnent sévèrement. Le Pen en seconde position devant Joséphine. Plus bas résultats du PCF avec Robert Hue ! Qui est particulièrement sanctionné !
2005 : référendum sur le TCE . Victoire du mouvement populaire en France, c'est la reprise de l'offensive ! Réactions identiques dans d'autres pays d'Europe ! Le rejet grandit et s'internationalise !
Les gouvernements arrêtent les consultations !
L'adoption du Traité de Lisbonne c'est, en France, un coup d'Etat. Le peuple souverain n'a pu se désavouer puisqu'il n'a pas été appelé à revoter! La démocratie représentative viole ou trahit la démocratie directe, référendum en l’occurrence ! Toutes les forces politiques cautionnent. Qu'en pense le peuple ?
2007, c'est l'élection présidentielle. Tout est mis en œuvre pour que la victoire de 2005 ne soit pas transformée. MG Buffet est particulièrement sanctionnée au 1er tour. Sarkozy l'emporte nécessairement au 2ème tour !
2009, élections au Parlement européen. « L'abstention » est majoritaire dans la plupart des pays d'Europe, c'est la confirmation du rejet de cette Europe, qui n'est pas, et ne peut être, l'Europe des peuples, c'est celle du Capital ! En France, « l'abstention » atteint les 60% !
2010, « abstention » à nouveau majoritaire aux élections régionales !
Enquête SOFRES : 72% des salariés considèrent le capitalisme comme négatif, en progrès sur les résultats de la précédente enquête (61%).
72%, c'est un précédent historique : jamais, nulle part, un peuple a porté un tel jugement sur le capitalisme !
« L'abstention » aux élections est à mettre en relation avec ce jugement.
N'est-on pas là dans la « clarification des idées » ?
Bien évidemment, rien, ni personne, ne présente une stratégie qui traduirait ces évolutions. Forces syndicales et politiques sont intégrées au système, à la perpétuation du capitalisme.
A l'automne dernier, 70% pour le retrait du projet sur les retraites ! Et toutes les forces politiques vont le discuter à l'Assemblée . La démocratie est à nouveau violée !
Dans le prolongement, nouvelle victoire de « l'abstention » aux élections cantonales.
Dans cette situation, de nouvelles formes d'organisation apparaissent nécessaires. Forces politiques et syndicales s’arque boutent dans leur volonté de ne pas vouloir s'engager dans le changement de société.
Le mouvement populaire a certainement des questionnements.
Si majoritairement il considère le capitalisme comme négatif, il a pour le moins encore des hésitations à s'engager dans le changement de société. Les évènements du 20ème siècle pèsent certainement lourd dans les consciences.
Dans quel sens va faire bouger le résultat du mouvement de l'automne ? Quelles réflexions vont en sortir ?
Le résultat des élections cantonales a un sens indicatif (voir l'analyse, à ma connaissance unique, de ces élections dans Rouge Midi).
Aucune des forces politiques ne progresse en voix exprimées. Donc toutes perdent ! Aucune ne peut de prévaloir d'un progrès de son influence !
A l'évidence, le mouvement populaire n'attend une réponse d'aucune des forces politiques ! Ces forces politiques, il les rejette avec le système qui les produit !
C'est donc bien en lui-même que le mouvement populaire doit trouver la solution.
Des éléments de réflexion et d'organisation existent bien dans l'histoire.
En 1789, ce peuple a su trouver les formes, alors que les partis et les syndicats n'existaient pas, pour élaborer les Cahiers de doléances, désigner les députés aux États-Généraux...
A la fin de la première guerre mondiale, dans nombre de pays d'Europe, l'organisation en Conseils ouvriers s'est imposée.
Dans le même esprit, en France, nous avons les « assemblées générales », les « coordinations »...
C'est certainement dans cet esprit d'une organisation indépendante, autonome, ouverte à tous les salariés et autres citoyens sur les lieux de travail, les quartiers, les bourgs et villages, qu'il conviendrait d'aller !
Mais le rejet du principe de la « délégation de pouvoir » est-il suffisamment fort et ancré pour bousculer la tradition électorale et imposer une logique où chacun est amené à prendre ses responsabilités devant chaque décision.
Parce que, en définitive, personne d'autre que les intéressés ne peut fournir la réponse et franchir le pas qu'il reste à franchir pour s'engager dans une auto-organisation, ou une auto-association, cheminement vers une auto-gestion à tous les niveaux, de tous les aspects de la vie de la société, et donc pas seulement des aspects économiques.
Sans doute serait-il également utile de montrer que le communisme n'a jamais existé jusqu'alors !
Montrer que, selon Marx, au moins trois grandes orientations sont nécessaires pour s'engager dans cette voie, et qu'aucune d'entre-elles n'a reçu n'a reçu un commencement de mise en œuvre dans tous les régimes qui se sont réclamés, alors illusoirement du communisme :
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l'abolition du travail salarié, du travail contraint ;
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l'appropriation sociale des grands moyens de production, d'échanges, établissements financiers, assurances, etc..et non leur étatisation-nationalisation ;
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le dépérissement de l'Etat et non hyperbole-étatisme ;
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auxquelles on pourrait utilement ajouter le développement des gratuités.
Michel Peyret, 14 avril 2011