La première fois qu'on l'a rencontré, c'est avec sa sainteté Ercolini. Un après-midi fantasque pour une première rencontre, entre déjeuner chic, cigare à une belle terrasse et rêves plein le crâne, c'est logiquement qu'on a suivi la belle à une vente privée, celle de Marc-Philippe Coudeyre.Le jeune homme est propre sur lui, poli à outrance et sait recevoir. Il a quelque chose d'intellectuel. Pas seulement parce qu'il porte des lunettes à la Saint Laurent, mais aussi par sa façon de parler, d'expliquer ses collections. Une passion pour la connaissance qui se fait sentir. Il fleure bon l'homme cultivé. Alors, on s'attend à un truc de dingue ! Genre bourgeoise en rut ou disco club grand-mère, et puis… non ! Un peu mais pas assez. Trop royale comme Nathan (le Monsieur y travaille ou y travaillait, on ne sait plus). Pourtant on n’est pas dupe... c'était des sample sales, donc il n'y avait pas grand chose, toutes les meilleures pièces devaient déjà être parties.
En revanche, il restait quand même quelques produits très Balmain, clubbing couture mais pas dégueu, alors on s'est dit : « Faut creuser ! ». L'invitation pour le show-room de Paris tombait à pic. Après Lespagnard, on s'est donc rendu chez Saint Marc-Philippe avec la foi au ventre. Il faut toujours croire en ses intuitions parce que la collection qu'il a pondue est divine. Honey Hunters (les chasseuses de miel) : un titre de collection qui porte bien son nom. Elle pourrait même s'appeler les chasseuses tout court ! Les « Xena la guerrière » de la séduction. Entre rock chic et couture royale, l'ensemble de la collection se coordonne pour jouer de ces deux aspects. Tantôt je déjeune avec grand-maman dans l'aile ouest du château, tantôt elle me saoule la vieille, je me tire à un concert d'Arcade Fire. Les drapés annoncent des robes simples et élégantes à porter lors d'un dîner entre modasses aristocrates. C'était sans compter sur la veste brodée d'éclats rock à porter par dessus. C'est une garde-robe double utilisation qu'il propose. Soir et sage ou bourgeoise et clubbing... ou les deux. Bien accessoirisée, elle est adaptable au bureau comme au podium. Au jour comme à la nuit.
C'est génial! Vous qui vous plaignez tout le temps qu'il y a trop de choix ! Là, il y a tout, pour toutes les occasions, pas besoin de se prendre la tête, on achète l'entièreté de la collection . On n’a pas parlé du miel! C'est quand même le thème principal, hein ! Un thème qui se retranscrit dans les couleurs évidemment : de l’orange, des verts, du brun – un peu – et du vert d'eau, les couleurs de la forêt, quoi ! Et les matières aussi : beaucoup de nids... d'abeilles! Une alternative originale aux tendances actuelles, aussi chic que pratique. Avec un ÉNORMISSIME coup de cœur pour la chemise blanche brodée au fil de fer et sequins déclinée en rouille mate et une sorte de turquoise... faite à la main, au Brésil... Une tuerie couture, genre Hiroshima dans la culotte d'Anna Dello Russo. C'est tellement jouissif visuellement qu'on en est presque aveugle ! ET C'EST DE CHEZ NOUS ! Fiers, fiers à la rédaction... Que dire de plus? C'est couture, sage et rebelle, bourgeois et rock, c'est la bonne combinaison entre Balmain et Hermès : c'est le cool du luxe ! Nous, quand on voit ce qu'on a ici, Lespagnard, Coudeyre et les autres, on n’a pas vraiment envie d'acheter ailleurs. Pour quoi faire ? C'est tellement chic, tellement beau, tellement neuf et original. Franchement ? On vous le conseille. Quand on voit que ça existe, que c'est accessible et que finalement ça ne coûte que six robes H(onte)&M(isère), ouais, on est orgueilleux de s'enticher de la création belge. D'ailleurs, la prochaine fois qu'on va à Paris, on portera une salopette Lespagnard AVEC LA chemise Coudeyre… et on apprendra à courir très vite parce qu'on risque de se retrouver rapidement à poil sinon.
Bien à vous.