Le cinéma coréen et moi, ça commence à remonter quelques années, comme je l’ai déjà raconté ici ou là. S’il y a bien une passion qui a chamboulé ma vie, c’est celle du cinéma coréen. A travers lui, la Corée s’est peu à peu infiltré dans ma vie, la langue, les gens, le pays, la culture. Aucun cinéma ne m’a autant ouvert à son pays d’origine que celui de Corée. Pourtant depuis près de cinq ans que la culture coréenne a pris une place importante dans ma vie, j’ai toujours été résistant à l’un des pans les plus célèbres et populaires de celle-ci : ses séries télévisées.
Aujourd’hui je vais pourtant faire une petite incartade au sujet de prédilection qu’est le cinéma dans ce blog pour parler d’une série télé coréenne, ou « drama » pour les néophytes qui n’auraient jamais entendu le terme. Parce que figurez-vous qu’après des années de résistance, j’ai finalement craqué et goûté à mon premier drama coréen. Non, je ne me suis pas (encore ?) avalé le drama en entier, et je ne l’ai pas téléchargé et regardé sur mon écran d’ordi ou ma télé. Finalement pour que je me lance, il m’aura fallu attendre qu’un peu de grandeur soit mis dans la transaction, et du coup, ce drama, je l’ai vu sur grand écran.
Cette année, le festival Séries Mania, dont la seconde édition se tient ces jours-ci au Forum des Images des Halles, à Paris, a sélectionné quelques séries venues d’horizons plus exotiques que la France et les États-Unis, et notamment de Corée. Trois dramas ont été programmés, deux d’entre eux projetés mercredi soir à la suite, sans que mon emploi du temps me permette d’y assister. Si j’ai un reproche à exprimer à ce Festival, c’est que chaque épisode programmé ne le soit qu’une fois, quand l’une des qualités majeures des festivals est de programmer au moins deux fois un film, ou ici un épisode de série, pour mettre toutes les chances du côté des spectateurs intéressés d’accommoder son emploi du temps pour attraper tout ce qui nous intéresse. J’ai raté les dramas « Comrades » et « Chuno » parce qu’ils ne passaient qu’une fois, dommage. Heureusement, le troisième drama projeté l’était un jour et à un horaire qui me convenaient parfaitement
Ce drama donc, c’est Iris, l’un des programmes phares de la télévision coréenne en 2009, qui a apparemment explosé quelques records d’audience au pays de Bong Joon-Ho. En tête d’affiche, l’un des acteurs phares du cinéma coréen, le fameux Lee Byung Hun, que les cinéphiles français connaissent surtout pour ses collaborations avec Kim Jee-Woon et Park Chan-Wook. Si la salle 500 du Forum des Images n’était pas pleine pour assister à la projection du premier épisode d’Iris, il y avait bien tout de même une bonne centaine de spectateurs, du Directeur du Centre Culturel Coréen à l’amateur de série curieux en passant par quelques amateurs de Corée que j’avais déjà croisé l’automne dernier au Festival Franco-Coréen du Film.
J’ai bien conscience qu’il s’agit là de circonstances exceptionnelles pour découvrir l’épisode d’une série télé, et ceux qui connaissent la salle 500 du Forum savent de quoi je parle. Le festival n’a donc diffusé que le premier épisode d’Iris, soit une heure introductive pour cette série d’espionnage annoncée pleine d’action… et de romance. Difficile de dire quel était mon sentiment avant de voir l’épisode… certainement un mélange de curiosité amusée et d’appréhension. Surtout après que des amies fans de drama m’aient dit qu’elles n’avaient pas accroché à celui-ci. Désolé les filles, mais moi… je me suis bien amusé devant ce premier épisode d’Iris. Bon quand les mecs qui ont présenté la série devant le public ont dit que ça valait du 24, je ne suis pas sûr que j’irais jusque là dans les compliments. Au niveau de l’atmosphère, du style visuel donné à la série, cela manque pas mal de rugosité, même si la projection sur grand écran a peut-être joué contre la série à ce niveau-là.
Après une introduction de haute volée en Europe où un agent spécial incarné par Lee Byung Hun commet un assassinat commandité, le reste de l’épisode est un long flash-back où l’on voit comment son personnage est arrivé dans ces forces spéciales. Son entraînement à l’armée, sa mission dans une université où il se fait passer pour un étudiant, une amitié, un coup de foudre. En fait, ce premier épisode navigue assez peu dans le genre auquel le drama semble appartenir par la suite, à savoir une série d’action/espionnage. Ici, la série coule tranquillement, brossant de l’action, distillant de l’humour, dessinant un triangle amoureux à développer. Cette légèreté quasi omniprésente dans ce cadre sérieux est rafraichissante, et j’avoue que voir Lee Byung Hun dans un rôle qui frôle parfois le comique, léger et souriant, est une agréable surprise. Jusqu’ici, je crois que je n’avais vu l’acteur coréen que dans des drames exigeant un visage fermé, ce qui n’est pas le cas ici.
A la fin de ce prologue, le cadre et les personnages sont posés, et l’on sent que ce qui viendra dans les épisodes suivant mêlera l’action et la romance avec intensité, certainement avec moins d’humour que dans ce préambule. Ai-je envie de voir la suite ? Maintenant que la curiosité a été titillée, ça ne me déplairait pas de voir dans quelle direction l’intrigue va s’orienter, oui. Mais je n’en suis pas encore à tomber pleinement dans dramaland, où apparemment on aime bien filmer les acteurs torses nus en sueur. Iris cherche manifestement à accrocher à la fois le public masculin et féminin, et apparemment, cela fonctionne.