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REVENGE (Hævnen) de Susanne Bier

Publié le 14 avril 2011 par Celine_diane
REVENGE (Hævnen) de Susanne Bier
Susanne Bier (Nos souvenirs brûlés, After the wedding) explore, de film en film, les mêmes thématiques le pardon, la violence, la vengeance. Oscarisée cette année pour ce Revenge, elle retrouve sa terre danoise, ses protagonistes complexes, et ses histoires à l’âpreté étouffante, nuancée. Un seul dessein: la fouille psychologique d’êtres en plein tourment, et ici, une étude dérangeante du rapport qu’entretient l’homme à la violence. Pour cela, elle pose sa caméra au Danemark, et en Afrique, et filme deux familles prises dans les filets d’une infernale machine- sadique, cruelle- qui rappelle, par instants, l’univers d’Innaritu. Film choral, Revenge se focalise sur Anton (Mikael Persbrandt), médecin tiraillé par son pacifisme, Claus (Ulrich Thomsen), veuf écrasé par le chagrin, et de leurs fils respectifs- qui renferment tous deux un monstre: le désir de vengeance.
Bier est claire: qu’elle soit banale, méritée, indécente ou gigantesque, l’agressivité ne mène à rien, sauf au cercle vicieux des guerres, avec dommages collatéraux et malheur commun. Dans Revenge, la colère est un cancer qui ronge les protagonistes, pousse leurs limites, les questionne sur leur humanité. Jusqu’où peut-on aller pour apaiser rage et ressentiment? Quelle est la bonne réponse face à la bêtise ? A la haine ? Son film est une véritable dissertation. Intelligente oui, mais grossièrement démonstrative. Les intentions prennent constamment le pas sur l’émotion, et l’on voit chaque séquence arriver gros comme une maison. Décevant de la part de la cinéaste, qui avait fait preuve,de plus de subtilité par le passé- et qui, dans ce dernier film, se perd dans des situations fabriquées. Les personnages agissent dans le sens de sa thèse, mais ne prennent jamais vie indépendamment. Les explications demeurent simplistes (instabilité de la cellule familiale, dangers d’internet). Et la résolution optimiste de l’intrigue ne colle pas, in fine, avec l’immense noirceur déployée.
REVENGE (Hævnen) de Susanne Bier
OSCAR DU MEILLEUR FILM ETRANGER 2011.

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