Festival Séries Mania : Les coproductions internationales des séries, une vraie tendance ?

Les coproductions internationales des séries, une vrai tendance ?

Aujourd’hui, les coproductions internationales des séries étaient au centre d’une discussion qui réunissait François-Pier Pelinard-Lambert (rédacteur en chef adjoint du film français), Georges Campana (Breakout Films), Ben Donald (BBC Worldwilde) et Caroline Pierce (France télévision).

Ben Donald et Caroline Pierce ont collaboré ensemble sur le projet Death in Paradise. C’est donc au travers de cet exemple que la réflexion sur les coproductions internationales se porte.

Coproduction : cofinancement ou codéveloppement ?

Une attention particulière a été accordée sur la différence entre un simple cofinancement de deux productions et un codéveloppement d’un projet. Il était inévitable de rappeler l’époque de l’ « europudding » (des années 1950-60) durant laquelle les pays européens se rassemblaient autour d’un même projet en apportant chacun son « matériel national » : scénariste français, acteurs italiens et décors anglais par exemple. Ce type de cofinancement est, aujourd’hui, un véritable casse-tête pour les scénaristes de projets qui doivent s’adapter à des contraintes improbables. C’est en cela que George Campana rappelle que « tout ne peut pas être coproduit ».

Le cofinancement est cependant inévitable. L’aspect économique (l’exemple du budget de BBC a été nommé puisqu’il a été réduit de 30%) et l’exigence du spectateur contemporain motivent ces alliances entre productions internationales. Pour ne pas être un échec artistique, ce cofinancement
doit être pensé dès le stade du développement pour produire des projets cohérents, selon l’intérêt culturel de la part des audiences de chaque pays.

Différentes cultures pour un même projet

Caroline Pierce nous raconte son expérience avec l’équipe britannique de Death in Paradise. A ses yeux, l’histoire de cette collaboration est proche de celle de l’histoire de la série : un enquêteur britannique doit élucider quelques énigmes sur une île aux caraïbes qu’il déteste particulièrement. Il doit pourtant s’adapter à cette nouvelle culture. Pour ce projet, la coproduction était finalement naturelle.

Caroline Pierce pointe du doigt quelques différences de méthodes entre les Français et les Anglais. En France l’élaboration d’un projet se divise en plusieurs étapes (pitch, synopsis, séquencier, continuité dialoguées) entre lesquelles le diffuseur donne son avis. Pour les Anglais, cette procédure nuit à la créativité. C’est pourquoi, dans le cadre de Death in Paradise, ils ont eu la possibilité de tout écrire avant d’avoir le retour des diffuseurs. Pourtant, alors même que les diffuseurs validaient leur version, les scénaristes britanniques continuaient de perfectionner leurs scénarios.

Finalement, ce sont ces différences culturelles qui font la richesse d’une production.