J'aime l'émission d'Yves Calvi, l'un des meilleurs journalistes de télévision actuels. Mais lundi soir, les soi - disants intellectuels censés nous montrer le chemin à nous pauvres manants que nous sommes, oui je le dis haut et fort ces grands messieurs ont été pitoyables, lamentables et pour tout dire, dignes du plus ringard café du commerce qu'ils sont pourtant si prompts à dénoncer.
Quel spectacle inconvenant que ce réglement de comptes entre le donneur de leçon Edwy Plenel et le reporter sans frontière converti Robert Menard.
Quelle pitrerie que de voir le pourfendeur des Jeux Olymiques de Pékin, qui donnait des leçons de morale sur les droits de l'homme à Nicolas Sarkozy, venir aujourd'hui défendre le Front National!... Lui qui était "sans frontières" souhaite désormais en installer une, et de fer celle-là, autour de notre beau pays en se faisant l'avocat des thèses du Front National qui souhaite que la France se replie sur elle même et qu'elle se protège des vents mauvais de la mondialisation et du grand large en érigeant une frontière pour les hommes et les marchandises, à travers une lutte contre l'immigration et le retour au protectionisme.
Et que dire de l' angélique Edwy Plenel qui ne comprend pas que son discours naif et utopique nous mène droit dans le mur. On remarquera au passage que cet homme qui prone la tolérance absolue fait preuve d'une intolérance inouie dès qu'un sbire quelconque ose, le goujat, ne pas penser comme lui. Ce qui confirme bien ce que je pense depuis longtemps: Méfions nous de ceux qui veulent donner des leçons de morale à tout le monde, ils sont plus dangereux pour leurs congénères que n'importe quel homme "normal"; il suffit pour cela de se rappeler les exploits sanguinaires de l'incorruptible Robespierre pour comprendre que les parangons de vertu sont souvent les pires dangers pour les hommes imparfaits que nous sommes. A trop les entendre crier "pas de liberté pour les ennemis de la liberté", on risque fort de se retrouver tous en danger et derrière les barreaux, pour peu que notre liberté ne leur convienne pas.
La conclusion de ce spectacle pitoyable est sans appel: les "élites" sont bien disconnectées de la vie quotidienne du peuple français où chacun s'efforce, autant que possible, de faire du mieux possible avec ce qu'on a, et en respectant son prochain, du moins, tant que celui ci nous respecte.
A ne pas comprendre cela, et vouloir du matin au soir nous imposer leurs règles, sans tenir compte du quotidien du peuple, la classe dirigeante (politiques et médias compris) se coupe des classes populaires et encourage la "France d'en bas" à se jeter dans les bras de celui, ou de celle, qui parle son langage et qui ne la méprise pas. En 1981, j'avais déja resenti cette coupure et c'est pourquoi j'avais décidé de donner mon vote au contestataire du système, qui en ce temps là s'appelait Coluche. Aujourd'hui, nombre de nos compatriotes expriment le même ras le bol en s'abstenant ou en votant pour le Front National, ce qui n'est pas sans conséquence pour notre avenir. Car si Marine Le Pen pose les bonnes questions de société, son programme économique serait une véritable catastrophe pour la France. Les médias, qui à longueur de journée font l'amalgame entre l'UMP et le Front National se rendent coupables de mettre notre pays en grand danger. Messieurs les puissants, attention à ne pas convertir un vote protestataire en un vote d'adhésion, nous pourrions tous le regretter un jour.....