Voici trois semaines que l’épave de l’avion d’Air France assurant la liaison Rio-Paris disparu le 1er juin 2009 a été localisée et le scénario de la catastrophe commence à s’éclaircir. Entre les données transmises par les messages automatiques de maintenance Acars et la localisation de l’épave, les enquêteurs commencent à imaginer avec précision ce qui a pu se passer. D’abord, il est acquis qu’au début des difficultés rencontrées par le vol AF 447, le pilote automatique a été déconnecté. Il est également acquis que les sondes Pitot ont bien givré ce qui a entraîné la perte des données anémométriques. Dans ce cas précis, les pilotes naviguent en aveugle sans élément leur permettant de connaître la vitesse de vol. La localisation de l’épave à 5 miles nautiques au nord de la dernière position connue de l’appareil indique clairement que la chute de l’avion a été brutale (environ 5 minutes pour passer de 35 000 pieds au niveau de la mer, l’horreur absolue pour les passagers), ce qui confirme que l’avion a bien décroché (à plat compte tenu des premières analyses du BEA). Dès lors deux causes possibles pour le décrochage : une vitesse insuffisante ou une vitesse excessive. Dans le cas d’une vitesse trop basse, l’avion en chutant reprend de la vitesse et peut permettre à l’équipage de reprendre le contrôle de l’appareil. Or ce n’est pas ce qui s’est passé et pour le moment, en attendant de retrouver les boîtes noires, c’est bien le scénario du décrochage haute vitesse qui semble le plus probable car dans ce cas, l’avion est impossible à récupérer. Il faut savoir qu’à 11 000 mètres d’altitude, l’écart de vitesse entre un décrochage basse vitesse et haute vitesse est extrêmement faible (quelques dizaines de km/h).