En regardant le fil d’actualités de mon reader, j’ai relevé que la Sélection Officielle du 64e Festival de Cannes avait été annoncée aujourd’hui. Je me suis tout d’abord dit que ce serait intéressant s’il y avait un film un peu engagé dont je pourrais parler, puisqu’on est ici sur un blog politique, et non culturel. Ça, ce sera pour mes vieux jours, quand je n’aurai plus rien d ‘autre à foutre. Question de temps compté, et non de motivation (qui peuvent toutefois se superposer) et d‘urgence à vouloir changer le monde, comprenez bien. Je dois être encore un peu jeune.
L’un des premiers films dans la liste proposés dans cette sélection officielle est celui d’Almodovar dont vous voyez ici l’affiche… A priori, rien de politique. Et pourtant. Je me suis dit comme ça en passant que, pour faire un pied de nez à ceux qui disent qu’ils n’entendent rien à la politique et qu’ils s’en fichent, que le monde peut tourner sans, je pourrais peut-être leur prouver le contraire à ma façon, et que tout, potentiellement, peut l’être, sans qu’ils en aient conscience.
Tout d’abord, l’affiche. Par delà ses qualités graphiques indéniables qui m’ont de prime abord fascinées, il y a cet homme, en écorché – vif, ça ne pouvait que me plaire, non pour la vision, je ne suis pas sadique, et n’aurait pu être médecin – mais pour le sens de l’expression, banane ! La totalité de la composition me laisse à penser, en échos zigzaguant dans les recoins de ma maigre matière grise, qu’il y a là une volonté manifeste d’intégrer l’homme dans la nature environnante, d’en faire un élément comme un autre de ce monde que nous habitons tous… Et vous voilà soudain écologistes alors que vous ne l’étiez pas plus que ça quelques minutes avant, suivant tout simplement les circonvolutions d’une pensée pas plus alambiquée que celle d’un autre. Je ne citerai personne. Il y en a. Beaucoup même, dans les blogs politiques. Et même des que ils ne font rien qu’à provoquer, pour faire du buzz, attirer le chaland, attiser les bas instincts de la clientèle bloguistique. Ou alors, Comme ça, pour le plaisir. « Non !? » Si ! « Non ! Peut-être parce qu’ils souffrent plus que d’autres d’une sensibilité exacerbée ? » Comme celle d’Almodovar, tiens !
Ensuite, le titre : La piel quel habito. Traduction : la peau que j’habite. Heureusement que j’ai fais un peu d ‘espagnol dans mon jeune temps, sinon je me serais laissé abuser par la (très mauvaise) traduction de google. Moralité : allez plutôt ici.
Les critiques : pas de bol, pas disponibles pour ce film. J’aurais du m’en douter, cela fausserait les impressions du jury… Pourtant, il est déjà sorti en Espagne, non ? Passons, pas le temps de chercher, va falloir aller chercher le même à l’école. Plus que dix minutes.
Je vais vous laisser en compagnie d’Almodovar chanteur, et je reviens….
15 minutes plus tard… :
Bon, comme ça vous savez maintenant pourquoi il a mieux fait de continuer à faire des films plutôt que de la chanson. Quoique tous les goûts soient dans la nature…
L’histoire ensuite… Ce site m’apprend qu’il s’agit d’une adaptation très libre du roman de Thierry Jonquet, Mygale, paru en 1995. Peu ragoûtante pour tout esprit normalement constitué, l’intrigue… je n’ai jamais bien compris ce que les gens pouvaient trouver à se faire mal en regardant ce genre de trucs, mais bon, pourquoi pas. Tout le monde ne peut pas s’appeler bisounours et préférer regarder des films de Tim Burton, genre big fish ou Charlie et la chocolaterie, hein ! Voici la bande annonce… :
L’histoire raconte celle du Dr. Ledgard, incarné par Antonio Banderas. Depuis que sa femme est morte dans un accident de voiture, ce chirurgien respecté, travaille sur la création d’un nouveau type de peau qui aurait pu sauver sa femme. Douze ans plus tard, le médecin réussit à mettre au point cette dernière, grâce aux avancées sur la thérapie cellulaire. Pour arriver à son but, il ne respecte pas les limites éthiques de la transgenèse avec des êtres humains. Mais ce ne sera pas son seul crime…
Bon, on comprend mieux l’illustration, là, qui n’avait finalement rien à voir avec mes belles allégories sur les oiseaux, les arbres, les papillons, et l’homme au milieu, toussa toussa…. L’intrigue nous parle manifestement davantage d’éthique, sujet éminemment politique, mais les films d’Almodovar sont rarement aussi limpides, plusieurs histoires se mêlant souvent entre elles… je sens des thèmes récurrents chez lui, de la transexualité (être bien dans sa peau y a ici un sens particulier), l’amour, la mort etc etc etc… Bon, voilà quoi. De totue façon, pas envie de voir ce genre de films. Mais peut-être, vous, si ?
Toujours est-il que je pense avoir réussi, bien que fort maladroitement, ma démonstration. Tout est politique, vous dis-je.
(Vous pensez que Mélenchon sera invité au festival de Cannes ? Qu’on rigole un peu…)