Wasquehal soutien scolaire ?

Publié le 14 avril 2011 par Modemwasquehal

Comment répondre à l'angoise scolaire ?

L’école publique fut longtemps l’alpha et l’oméga de l’égalité à la française. Ses réussites furent remarquables, et d’autant plus sensibles sont les mises en cause récurrentes, depuis la fin des années 1960, de sa capacité à assurer l’égalité des chances. La montée des inégalités va de pair avec l’idée chaque jour plus vive, tant chez les experts que dans la population, que les destins sociaux sont écrits d’avance. Et si l’on sortait de ce fatalisme ?

Le soutien scolaire peut sembler une solution bien modeste, pour ne pas dire indécente, à cette question fondamentale de justice sociale. On connaît ses travers : il est pour le coup franchement inégalitaire, son efficacité est douteuse, ses modèles pédagogiques n’ont souvent guère de pertinence, la focalisation sur la réussite scolaire ne fait qu’aggraver l’angoisse des familles… et dans la nébuleuse des acteurs on croise aussi bien des pédagogues incertains que des marchands de soupe. Fermez le ban !

Pour autant, des réponses restent à inventer pour passer d’une égalité abstraite à une réelle égalité des possibles. L’institution scolaire a fait un effort qu’il faut saluer : on a aujourd’hui moins de redoublements, des orientations plus tardives. Mais cette homogénéisation des parcours va de pair avec une hétérogénéité croissante de la population scolaire. Se pose alors la question des formes d’aide que l’on peut apporter aux publics les plus fragiles.

Pour penser cette aide, il faut à la fois se décentrer et se recentrer.

Se décentrer, en évitant de se focaliser sur le « soutien » et la réussite scolaire, au profit des formes d’accompagnement qui visent le développement de la confiance en soi et en les autres. En menant des actions en amont de la scolarité obligatoire, pour aider les enfants dont la maîtrise insuffisante du langage oral préjuge déjà de leurs difficultés quand ils devront passer à l’écrit. En admettant pleinement la légitimité d’une approche différenciée, voire individualisée. Là encore, l’institution a fait un pas dans cette direction, avec la généralisation de l’ « accompagnement éducatif ». Mais deux heures par semaine ne sont pas un changement de modèle, c’est un pansement sur une jambe de bois. Si l’on veut réellement donner une chance aux élèves les plus en difficultés, il faut aller plus loin. Faut-il rappeler que cela sera au bénéfice de tous ?

La question aujourd’hui est donc tout autant de se recentrer, c’est-à-dire de mettre l’école au centre des dispositifs. Car l’envolée des officines privées ou des offres en ligne ne va guère dans le sens de la complémentarité, mais tout simplement dans celui de la concurrence avec l’institution. Cela n’a pas guère de sens. L’enjeu est bien plutôt d’articuler les initiatives, entre une école qui admet pleinement la nécessité de concevoir son action en contexte, et des partenaires qui reconnaissent l’institution et ne participent pas à l’érosion de ses fondements et de la confiance que lui accorde la population. Le monde associatif est prêt à jouer le jeu.

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http://laligue.org/assets/Uploads/Soutien-scolaire/Angoisse-scol2.pdf

Source: La ligue de l'enseignement.