La force de cette exposition est de montrer à quel point la France, et Paris en particulier, a toujours été une formidable terre d’accueil pour les Polonais. Les exilés y ont établi des institutions, une école, un gouvernement (établi au Regina en 1831 et dirigé par Sikorski), une église, un cimetière. Certaines ont disparu, mais d’autres (Kultura à Maisons-Laffitte, la librairie de Saint-Germain, la bibliothèque de l’Ile Saint-Louis…) ont perduré comme autant de témoignages de ce lien continu entre la France et la Pologne.Les artistes et intellectuels y ont trouvé refuge, de Chopin et Mickiewicz aux plasticiens contemporains mis à l’honneur à la toute fin du parcours en passant par Cieslewicz, mis à l'honneur dans une expo rien qu'à lui. Les scientifiques – comme Bronia et Marie Skłodowska - y ont trouvé une formation et des moyens à leur hauteur. Les plus démunis y ont trouvé du travail grâce aux recrutements en Pologne de main d’œuvre pour la France, et surtout ses bassins miniers. Les plus patriotes y ont trouvé un moyen de combattre l’ennemi nazi en s’enrôlant dans l’armée française ou un soutien aux soulèvements et grèves provoqués par Solidarność et Lech Wałęsa. Ils ont en retour apporté à la France leurs connaissances, leur art, leur force de travail, ou encore leurs convictions, comme le mineur syndicaliste Thomas Olszanski, militant communiste dénaturalisé et expulsé en 1934.
Des Polonais d’hier à ceux d’aujourd’hui, l’exposition, logée dans un bâtiment construit pour l’exposition coloniale de 1931, alors que les Polonais étaient la deuxième nationalité la plus représentée dans l'Hexagone, dépeint avec brio la multiplicité et la complexité du lien entre la France, la Pologne, et Paris, qui est un peu sa seconde capitale.
Polonia, des Polonais en France depuis 1830Jusqu’au 28 aoûtA la Cité Nationale de l’Histoire de l’ImmigrationPalais de la Porte Dorée, Paris.