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Once upon a time

Publié le 14 avril 2011 par Pascal Boutreau

Eh oui, vous ne rêvez pas, voilà une seconde news dans la même semaine... Bon j'avoue, celle là fut assez rapide à écrire vu le gros recyclage que vous trouverez un peu plus bas. N'empêche que je vais essayer d'augmenter un peu le rythme de parution quitte à faire un peu plus court...

Pour commencer, et pour en terminer avec le Marathon des Sables, le compte-rendu de Cécile est désormais en ligne sur le site www.courir-au-feminin.com. Un conseil, allez-y.

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Ensuite, si vous lisez cette news ce jeudi et que vous n'avez pas encore acheté L'Equipe, il est encore temps. Avant de quitter le journal, j'ai eu le temps de faire accepter un sujet dada autour de Kevin Staut, notre numéro 1 mondial de saut d'obstacles. Une page entière de dada dans L'Equipe, c'est pas tous les jours. C'est Patrick Lafayette qui en a hérité. L'angle que j'avais proposé était de montrer que le cheval est à considérer comme un véritable athlète. A lire ce jeudi, ainsi que la déclinaisaon web de cette page avec toute une série de photos ICI. L'occasion de se mettre en bouche avant le Saut Hermès qui réunira ce week-end les meilleurs cavaliers de la planète sous la verrière du Grand Palais (concours à voir samedi soir et dimanche soir Equidia et en replay sur Equidiawatch of course)

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Je la recyclerai ici un peu plus tard, mais la dernière chronique est en ligne sur lequipe.fr. On y parle d'aller au bout de ses rêves... ICI N'hésitez pas à y laisser des commentaires.

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Toujours dans les liens, un seul site mais deux liens à visiter (au minimum) avec les interviews de Sandrine Soubeyrand, la capitaine de l'équipe de France de foot, la plus capée de l'histoire hommes et femmes confondus (cliquer ICI) et de Kevin Staut (cliquer ICI). Un conseil, mettez www.interviewsport.fr dans vos favoris... Il y a tout plein de sujets avec des sportifs qui n'ont pas toujours les faveurs des médias... 

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Un mot de cinéma avec "La Proie", le film d'Eric Valette. Un policier efficace même si l'on devine assez facilement les futurs rebondissements. Mais comme très souvent, Albert Dupontel est bon. J'aime beaucoup cet acteur que ce soit dans sa facette de dingue ("Bernie" ou "Enfermés dehors") ou dans ses rôles beaucoup plus sérieux, "La maladie de Sachs", "Le convoyeur", et surtout "Deux jours à tuer", où je le trouve juste excellent. Pour en revenir à La Proie, mention aussi pour Alice Taglioni qui sort enfin de ses rôles de "jolie blonde". Elle est toujours jolie mais gagne cette fois en expression. Au final, un bon moment.

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Dans la série : un peu de culture du sport... Séquence nostalgie avec le recyclage dans une version light (j'ai pitié de vous) du papier que la FIFA m'a récemment demandé pour évoquer les 40 ans du match France - Pays-Bas féminin d'avril 1971, considéré comme le premier match féminin officellement reconnu par la FIFA. L'occasion de replonger dans ces années 70 et de revivre avec quelques joueuses de l'époque cette ambiance si particulière. La version numérique de l'article du magazine d'avril de la FIFA est visible ICI.

Il était une fois les Bleues
Il y a quarante ans, Françaises et Néerlandaises s’affrontaient à Hazebrouck, dans le Nord de la France, pour ce qui est considéré comme le premier match féminin officiel. Plusieurs joueuses de cette historique rencontre se souviennent avec nostalgie de cette « belle époque ».
« Cette époque, c’était un rêve. Le paradis. » Marie-Louise Butzig, 66 ans, profite aujourd’hui de sa retraite à Vrigne-aux-Bois, dans les Ardennes, pas très loin de la frontière belge. Là où elle a grandi, là où elle a découvert le football. Il y a quarante ans, Marie-Louise était gardienne de but de l’équipe de France de foot. Une des pionnières à avoir participé au premier match officiel des Tricolores, le 17 avril 1971, à Hazebrouck, face aux Pays-Bas. A ses côtés, Régine Pourveux, Marie-Bernadette Thomas, Nicole Mangas, Colette Guyard, Betty Goret, Marie-Christine Tschopp, Jocelyne Ratignier, Michèle Monier, Jocelyne Henry, Claudine Dié, Maryse Lesieur, Nadine Juillard, Marie-Claude Harrant, Ghislaine Royer. Un peu plus d’un an avant, le Conseil fédéral du 29 mars 1970 avait officiellement reconnu le football féminin. 

Départ Mexico 1971
L’apparition de clubs féminins un peu partout en France notamment en Alsace (Schwindratzheim fut l’un des premiers clubs dès le milieu des années 60), avait contraint les dirigeants à accepter l’idée de voir des filles taper dans un ballon de foot (à la fin de la saison 1970- 1971, la France compte 2170 femmes sur 758 559 licenciés). Même si ce n’était pas forcément du goût de tout le monde. « A l’époque, on entendait beaucoup de remarques désagréables, se souvient Marie-Louise Butzig. A mon travail, certains disaient que je ferais mieux d’aller repriser les chaussettes plutôt que d’aller jouer au foot.. »
Remplaçante lors de cette première rencontre officielle (une équipe de France avait participé à plusieurs matches, notamment contre l’Italie en 1969 et 1970 et l'Angleterre en 1969), Ghislaine Royer-Souef, dite Gigi, a elle aussi le regard qui s’éclaire et le débit qui s’accélère à la simple évocation de cette époque. « Que de bons souvenirs ! C’est toute ma jeunesse, une période d’insouciance. A cette époque, c’était compliqué de jouer au foot quand on était une fille. On entendait plein de quolibets. Alors on faisait preuve d’intelligence en laissant dire. Nous assouvissions notre passion et c’était bien le plus important. »

En ce mois d’avril 1971 où les attendent les Néerlandaises, comme toujours, les filles se rendent en bus dans le Nord de la France. Aujourd’hui postière dans la Marne, Colette Guyard se souvient. « J’avais à peine dix-huit ans. L’ambiance dans le car était toujours très conviviale. On chantait des chansons un peu paillardes, on jouait à la belote, on se racontait des histoires et au retour, le bus s’arrêtait dans la ferme de mes parents et toutes les filles descendaient pour manger. C’était la fête. » De ce match face aux Pays-Bas disputé dans le froid et devant 1500 spectateurs , elle se souvient de la large victoire de la France (4-0), en maillot blanc, et du triplé de Jocelyne Ratignier, joueuse de Flacé-Macon (quatrième but en fin de match de Marie-Claire Harant). « Nous n’étions pas très physiques et nos petits gabarits étaient souvent un handicap. Heureusement nous compensions avec la technique.  Après le match, l’entraîneur Pierre Geoffroy nous a dit que cette victoire nous permettait d’aller jouer la Coupe du monde au Mexique (compétition organisée par la Fédération Internationale du Football Féminin (FIEFF), basée à Turin, dissidente de la FIFA). Il ne nous avait rien dit avant ! Le retour en car fut un peu mouvementé. Nous avons fêté ça en buvant un peu. Nous étions toutes un peu ’’pompettes’’ »

Les joueuses de l’époque se souviennent aussi de leur première Marseillaise. « Dès les premières notes de la Marseillaise, les larmes viennent, confesse Mme Butzig. C’est le plus haut niveau et c’est un honneur de représenter son pays. C’est un privilège dont il faut avoir conscience et profiter. On ne s’aperçoit pas toujours tout de suite mais c’est une grande chance de pouvoir vivre tout ça. Un match international, c’est au-dessus de tout. » « Gigi » insiste : « La Marseillaise, ça prend aux tripes. On prend conscience que l’on est passé dans une autre dimension, que l’on représente la France. Quelle émotion ! »

Equipe de France 1971
Sur le banc de l’équipe de France de cette époque Pierre Geoffroy, décédé depuis, a marqué l’histoire du foot féminin français. Ou plutôt « Monsieur » Geoffroy comme l’appellent encore toutes les joueuses. Journaliste au quotidien L’Union, Pierre Geoffroy, épaulé dans les taches administratives par Louis Petitot, fut le moteur de la renaissance du football féminin en France. Par une petite annonce, il recruta suffisamment de filles pour monter une équipe sous les couleurs du Stade de Reims. Le football féminin pouvait alors entamer son développement. « Il mériterait une statue, lâche sans hésiter Marie-Louise Butzig. C’est lui qui a fait revivre le foot féminin en France. C’était un très très grand monsieur et j’en garderai un souvenir éternel. » 

Avec le Stade de Reims qui formait alors l’essentiel de l’équipe de France, il portera le foot féminin à travers le monde. « Toutes nos vacances étaient consacrées au foot, rappelle Ghislaine Royer-Souef. Ce sport nous a offert une incroyable ouverture sur le monde. En 1971, nous avons joué au stade Aztèque de Mexico devant 60000 personnes. Nous sommes aussi parties en tournée à Taiwan (1978), aux Etats-Unis et au Canada (1970), aux Antilles (1974) et même en Indonésie (1984). D’ailleurs, les Américaines ont découvert le foot grâce à nous, quand nous avons effectué une tournée là-bas avec le Stade de Reims et l’AS Roma. » Pas toujours évident pourtant à cette époque de consacrer beaucoup de temps au football, pratique loin, très loin même, d’être entrer dans les mœurs pour les femmes. 

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Quarante ans plus tard, même s’il reste beaucoup à faire, la situation des filles s’est arrangée. L’équipe de France est devenue une nation de haut niveau. Petit à petit, le combat de nombreuses femmes, mais aussi d’hommes, a conduit les Bleues vers des sphères bien plus élevées. Qualifiées pour la première fois pour un Championnat d’Europe, en 2001, en Allemagne, les Françaises se sont depuis invitées aux Euro 2005 et 2009. Le 16 novembre 2002, au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, devant 23 680 spectateurs enthousiastes et souvent les yeux embués, elles s’offraient leur billet pour leur première Coupe du monde, en 2003, aux Etats-Unis. L’été prochain, elles disputeront leur second Mondial en Allemagne. Les clubs aussi ont grandi. A l’image du Stade de Reims dans les années 70, l’Olympique Lyonnais, sous l’impulsion de son président Jean-Michel Aulas, est devenu le club phare du foot féminin hexagonal. Finaliste de la Ligue des champions 2010, l’OL alimente le noyau de la sélection nationale.

Les « pionnières », elles, sont restées passionnées et continuent de vibrer pour le ballon. « A chaque fois qu’un match féminin est diffusé, je regarde, confie Marie-Louise Butzig. Cela a bien progressé. Les filles peuvent maintenant s’entraîner davantage et commencent heureusement à toucher un peu d’argent. Il faudrait maintenant qu’elles soient un peu plus mises en avant par les médias avec plus de reconnaissance. Le foot féminin est un peu plus esthétique. Et puis les filles font moins de cinéma. Quand elles sont par terre, c’est qu’elles sont vraiment blessées. »
Parfois présente dans les tribunes du stade Auguste-Delaune à Reims pour y voir l’équipe masculine de Ligue 2, Ghislaine Royer-Souef n’a pas non plus perdu la fibre. « J’ai toujours aimé le sport et je continue bien sûr à regarder l’actualité du foot. Avec les filles de cette époque, on continue de correspondre. On se revoit parfois et on repart vite dans les ‘’ tu te souviens de ce match…’’ Nous n’avons pas vraiment été des pionnières. Nous avons simplement été les fondations. Et les étages se sont ensuite construits les uns après les autres. »

Décédé il y a quelques années à près de cent ans, Marcel Le Gal, entraîneur de l’équipe de Sézanne, près de Reims, à la fin des années 60 et artisan du développement féminin, adressait il y a quelques années ce message aux jeunes générations. « Soyez fières de celles qui voici trente ans vous ont ouvert la voie et qui pourraient aujourd’hui être vos mères ou vos grand-mères. Elles étaient enthousiastes, motivées, toujours gaies et agréables avec l’envie de gagner. Soyez comme elles. » Que son vœu soit exaucé.


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