La corrida est attaquée : Elle l’est par des anticorridas qui font dans les médias beaucoup plus de bruit que leur importance numérique réelle. Cela n’est pas nouveau et existe depuis que la corrida existe.
Mais, et c’est cela qui devrait le plus interpeler les aficionados qui, au lieu de se serrer les coudes, se déchirent souvent entre eux : Là non plus ce n’est pas nouveau, il suffit de se rappeler par exemple la “guerre” des partisans d’ Ordoñez et des partisans de Dominguin, si bien racontée par Hemingway dans “ L’ été dangereux”.
Aujourd’ hui on voit, dans un exemple récent, un responsable des corridas d’une arène du Béarn et un journaliste, ancien torero landais, s’envoyer de “doux”communiqués. Pourtant, au delà de leurs egos, je suis convaincu que les deux sont de vrais amoureux de la corrida.
De la même façon certains obscurantistes ne veulent voir et n’admettre que leur propre vérité : Celui qui a vu une arène touristiquement pleine à Bénidorm ou un El Cordobes junior affrontait un gentil taurillon et qui est persuadé tout connaître de la corrida, et celui, intégriste qui envoie "crever la gueule ouverte” (sic), tous ceux qui n’estiment pas que les seules arènes où on a le droit d’aller en France sont Parentis ou Céret. (Je précise que j’ estime ces 2 plazas au même titre que d’autres, il faut être clair). Souvent ceux-là n’ ont en plus que dénigrement et mépris permanent à la bouche.
Plus généralement, il s’agit de l’ opposition entre les toreristas et toristas extrêmes,je dis bien extrêmes, pas ceux qui ne font qu’avoir un penchant pour une corrida plutôt qu’ une autre : Pour ma part je trouve aussi lamentables ces positions extrémistes qui font ne vouloir voir que d’une part, des figuras aligner des passes devant des animaux plus proches de la chèvre que du toro de lidia ou des toros intoréables devant lesquels certains toreros seconds couteaux sont réduits à échaffauder un plan de défense pour sauver leur peau.
Malheureusement, ceux qui ne se retrouvent pas complètement dans ces deux extrêmes sont rarement satisfaits du spectacle proposé, une corrida qui soit à la fois un vrai combat, une démonstration de bravoure, mais aussi la construction d’ une oeuvre artistique, entre un toro, acteur primordial par ses qualités, et un torero qui ne soit pas là uniquement pour aligner des cachets pharaoniques (Encore que, au foot ou en formule 1……).
Peut on rêver ? On peut en douter quand on voit par exemple une feria comme celle de Bayonne où une corrida de Miura n’attire qu’ un tiers d’arène, où qu’ un spectacle de figuras remplit aussi que grâce à des touristes qui ne seront pas des aficionados passionnée et réguliers.
C’est vrai que cela rend pessimiste, la solution est certainement aux mains de ce mundillo qui pense plus à ses intérêts immédiats qu’ à la pérénisation de la corrida. Mais c’est surtout vrai s’ il rencontre une aficion unie, qui malgré des approches différentes, ne s’ enverra pas des noms d’ oiseaux parce qu’ ils n’ ont pas la même sensibilité, une aficion qui ne se cantonnera pas à taper sur tous les acteurs, une aficion qui se montrera exigeante aussi dans le respect des déroulements des tercios et règlements, une aficion qui n’oubliera jamais que la corrida n’est pas une science exacte,que la meilleure affiche peut être une immense déception, que des toros de respect peuvent n’ être qu’ un bide un jour donné et que les meilleurs figuras ne sont que des hommes avec leurs qualités et leurs défauts.
Viendra peut-être un jour on l’ on aimera tous aller à la corrida, c’est à dire tout simplement admirer des toros et des toreros !