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La loi du préau : des jeux à la violence

Publié le 14 avril 2011 par Sampieru
La loi du préau : des jeux à la violenceLa récré est un moment de détente… pour les enseignants. Pas toujours, c’est vrai. Absorbés par des tâches annexes à leur métier ceux-ci ‘soufflent’ toutefois un instant, à l’écart du tumulte des cris des enfants. Sauf ceux que le sort a désignés pour exercer une mission délicate de surveillance. Une mission dont la responsabilité est définie à partir d’une loi de 1937 dont le fondement est le princeps d’autorité dont bénéficie l’instituteur sur l’enfant. Deux faits relayés récemment par les médias font que plus personne aujourd’hui ne peut ignorer la présence anecdotique des maîtres n’empêche pas violence ou harcèlement.
Des faits sans doute pas isolés
Tout le monde a lu dans les gazettes la condamnation de l’Etat par un tribunal héraultais à propos d’un jeu dangereux qui s’est déroulé dans une cours d’école durant de nombreuses années. Il fallut pratiquement 5 ans pour obtenir que l’enfant ainsi maltraité puisse être reconnu ‘victime’ de l’absence fautive de surveillance durant les récréations. Plus discrète, et plus récente, la deuxième dépêche relate les agressions sexuelles perpétrées dans une école de Laval. Si on ne va pas plus loin que le titre on crie à un nouveau scandale… mais ce sont des enfants de CM2 qui ont ainsi harcelé des CP. Point d’adultes en cause, sinon qu’ils brillent par leur absence au moment des faits : la récré...
Violence des enfants, violence entre enfants
Dans notre société, et c’est heureux, les signaux d’alerte et les prises en charges de la maltraitance sont d’une efficacité redoutable. Pour la violence envers les enfants, commise par des adultes. Pour ce qui est de la violence entre enfants, malgré les mises en garde régulières, nous semblons toujours aussi démunis. Il est vrai qu’il est aussi difficile de jauger des niveaux de relation entre eux.
De fait, les psychologues et pédopsychiatres ne jugent pas toujours sévèrement les violences des enfants. De fait, faut-il s’alarmer devant un bambin qui hurle ‘j’ai pas envie’ ou ‘non’ à chaque consigne, ou la fameuse morsure, etc. ? Agressivité ou tonicité ? Les spécialistes conseillent parfois aux adultes de ne pas intervenir, car l’apprentissage de la vie sociale c’est aussi de trouver sa place dans un environnement dans lequel personne n’est surprotégé. Alors, où est le seuil ? Les mêmes répondent : la sensibilité à l’autorité de l’adulte.
Et lorsque l’irréparable est franchi, on ne cherche pas souvent d’autres responsables que la télévision et la violence latente de la société…
Loi du préau, loi de la jungle ?
Ces deux derniers événements médiatisés ne sont certainement pas isolés. D’autres événements dramatiques mettent en évidence le défaut de surveillance des enfants dans les cours de récréation, des espaces de jeux et de détente qui virent aux épreuves de Koh-Lanta. Alors, lorsque que la contrainte empêche en sus l’information des adultes, comment faire pour que la loi du préau ne devienne pas la loi de la jungle ?
De ces faits surprenants pour l’administration, il ne faut pas non plus en tirer la conclusion de l’indolence des enseignants dans leur mission. Il faut cependant s’interroger sur des textes qui situent leur responsabilité dans leur haute capacité à se faire obéir, en raison de leur statut. Et de la distorsion entre les règles pratiques de la surveillance des enfants dans le contexte scolaire et l’accueil hors du domicile familial en général.
Bref, poser la question de la présence des adultes dans le monde scolaire qui ne se réduit pas à des séances d’apprentissage de connaissances dans une classe. Si la mission de l’école est aussi de construire la vie sociale, nous intéresser à la cours de récré c’est aussi bâtir une meilleure société.

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