Crime économique contre l'humanité

Publié le 14 avril 2011 par Dedu

La notion de crime contre l'humanité est actuellement indissociable d'une gouvernance politique, qui engage un pays ou une région dans une démarche particulièrement monstrueuse. Pourtant, avec l'évolution récente du monde, et plus particulièrement la mondialisation, les grands acteurs économiques peut parfois être plus forts que les états et leurs gouvernements. Sur la base de ce constat, on pourrait s'interroger sur l'élargissement du principe à ces acteurs mondiaux.

Considérons un exemple concret : l'impact de la généralisation de l'usage de semences OGM dans les pays pauvres ou en voie de développement.

Comme certaines études le montre, cette démarche, fortement soutenue par les grands semenciers, a des effets bénifiques sur la productivité des cultures. Cela permet de répondre, à court terme, à l'enjeu que représente l'alimentation des populations de ces pays.
Cependant, les évolutions démographiques et les impacts du changement climatique pourraient modifier sensiblement d'autres paramètres relatifs à cet enjeu.

Dans un même temps, il est certain que les principaux gains (économiques) sont prélevés par les semenciers. La démarche induit une dépendance des agriculteurs aux semences transgéniques qui peut être problématique. A moyen terme, c'est tout le secteur agricole du pays qui est dépendant d'un acteur économique sur lequel les pouvoirs publics n'ont aucun moyen de pression. Par les moyens dont il disposerait ainsi, cet acteur économique peut décider du sort d'une région entière et de sa population ...

Dans d'autres domaines économiques, c'est l'impact sur la santé de certaines méthodes de production, les conditions de travail, qui découlent des clauses imposées par les contrats entre les grands groupes et leurs sous-traitants, qui peuvent avoir un effet délétère. Et si certains évoquent la capacité des pays à refuser de telles pratiques, la concurrence mondiale sur le marché du travail facilite, pour les grands groupes, le recours au chantage à l'emploi.

Si une telle vision peut sembler pessimiste, trop "énorme", en fin de compte irréaliste, comment faut-il interpréter les situations sanitaires catastrophiques dans certains cantons chinois, couvertes par les autorités locales qui sont trop contentes de pouvoir accueillir une source de revenu ... Mais à quel prix !