J’aime la précision de ce mot, « insérer de l’encre sous sa peau » et pas tatouer, enfouir ce qui existe déjà si fort en pensée et le graver pour toujours, lui offrir son corps en autel et la même longévité que ce dernier.
Je n’ai jamais eu le courage de me tatouer, mais ce mot évoque pour moi plus que l’encre, l’indélébile, même si souvent ce dernier reste invisible à l’œil nu ; comme l’homme qu’on a « dans la peau » et toutes les trahisons et les personnes à qui on a voulu à un moment ou un autre « faire la peau » ; je n’ai pas une goutte d’encre dans la mienne, mais elle est gorgée de ruisseaux de souvenirs, d’amertume, de passions, de trahisons, de tristesse, de bonheurs, aucun d’eux n’a été adoubé du tatouage pour être révélé à d’autres yeux ; mais sous ma peau nue j’ai une armure de Yakuza. Et à défaut d’arborer la mienne je veux bien porter ce sompteux ersatz qu’est cette incroyable robe McQueen…Karen Miller
McQueen
La Souris Teigneuse