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L'intuition, une idée neuve en Histoire ?

Par Benard

depassouline

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   Voilà de quoi réactiver le vieux débat sur l’apport de la fiction aux historiens. On en sait gré à l’écrivainJean-Philippe Domecq. Son récitRobespierre, derniers temps, exploration des ses ultimes semaines vues comme un épisode cathartique condensant la Révolution, avait fait grand bruit lors de sa parution au Seuil en 1984; il fut un peu moins remarqué lors de sa réédition par Pocket en 2002 malgré l’adjonction d’une analyse de “La fête de l’Être suprême et son interprétation”; il mériterait de susciter un débat en 2011, Folio/Histoire ayant repris ces deux textes en les augmentant d’une toute récente réflexion de l’auteur sur “La littérature comme acupuncture”.

  Comment expliquer la chute de Robespierre alors à son apogée, son comportement devenu erratique, sa surprenante maladresse stratégique, le coup de folie d’un esprit abstrait instaurant un nouveau culte de nature à célébrer l’Etre suprême,“fuite par le haut pour couvrir la fuite en avant d’une révolution qui allait toujours plus loin”? Y revenant, Jean-Philippe Domecq rappelle qu’il a voulu s’en emparer en écrivain et rien d’autre, taraudé tant par la résolution de l’énigme que par la volonté de comprendre ce que la littérature peut bien dire à l’Histoire. Sa féconde réponse de 78 pages est réductible à la seule ‘”intuition” envisagée comme l’imagination de la pensée : “la raison sans la méthodemais sans quoi la raison manquerait de tête chercheuse”.Il la veut souple, dégagée des paradigmes, éventuellement enveloppée par un nuage d’inconnaissance, conditions pour que le pas de côté du chercheur permette de saisir l’événement en oblique lorsqu’il se dérobe à la logique; alors, seul le stylet de l’acupuncteur permet de repérer les points nodaux dans les zones névralgiques du corps social. Tels furent l’art et la manière de Domecq lorsqu’il lui prit de mettreà nu des évidences cachées de la Révolution française “événement/avènement le plus considérable depuis l’avènement, très violent, lui aussi, du Christ”.Non pour faire de la littérature avec l’Histoire, ni combler les trous, mais bien pour apporter une acuité qui lui fait défaut à notre intelligence du passé. N’est-ce pas après tout la vocation des artistes de rendre visible l’invisible ?

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