Écrit par La Nouvelle Expression
Au 8 avril 2011, environ 240.000 dossiers étaient déjà réceptionnés sur toute l'étendue du territoire.
Certains candidats ont déjà baissé les bras. Ils n'y croient plus beaucoup. « Les chances sont très minimes », souffle Landry, économiste de formation. A l'origine de ce découragement, les chiffres publiés par le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra). En effet, Emmanuel Bondé a encore fait le point de l'opération ce 8 avril 2011, à Yaoundé. Après celui qu'il avait déjà lors du conseil de cabinet tenu le 31 mars 2011 dans la capitale. D'après le Minfopra, au 8 avril 2011, ses équipes déployées sur le terrain avaient déjà réceptionné 239.335, soit une augmentation de 136.288 par rapport à la dernière évaluation. Emmanuel Bondé présage même qu'avant la clôture de l'opération prévue demain 14 avril 2011, on aura dépassé la barre de 300.000 postulants.
A partir des chiffres publiés le 8 avril, il y a déjà 214. 365 en ballotage défavorable. Et si l'on rejoint la prophétie du Minfopra, c'est en moyenne 275.000 candidats qui ne seront pas retenus à l'échéance. Puisque le gouvernement ne recherche que 25.000 au finish. Que vont-il devenir et surtout qu'est-ce que le gouvernement ferra d'eux ? Eux qui, pendant des jours, voire des semaines pour certains, ont bravé tous les obstacles et sacrifié leurs familles pour déposer leurs dossiers ? Jusqu'ici, le gouvernement n'a pas encore trouvé de solution à cette préoccupation. Même si le Minfopra prépare déjà psychologiquement les futurs échoués. «Et si nous dépassons les 300.000, je voudrais inviter les Camerounais à comprendre qu'il y aura 275.000 qui vont échouer. Il faut le comprendre. L'administration s'engage à travailler dans l'objectivité absolue. Nous attendons également des candidats qu'ils en fassent de même et comprennent que l'Etat ne s'est pas imité à recruter 25.000 », soutient Emmanuel Bondé cité par Cameroon Tribune de ce mardi 12 avril 2011.
Embouteillage
«Auparavant, nous avons déjà recruté une centaine de milliers et pendant l'année en cours, nous avons sous la main 13.700 postes encore mis en concours et ça ce n'est que du fait de la fonction publique. Les autres administrations vont offrir beaucoup plus aux jeunes Camerounais. Je fais cette déclaration liminaire pour que les uns et autres sachent à quoi s'en tenir et que ceux qui vont être retenus dans les 25.000 ne pensent pas qu'il y a triomphalisme particulier. Ils ont eu cette part mais le Chef de l'Etat a fait une part plus grosse encore en dehors de la fonction publique », déroule-t-il.
Sur le terrain, malgré tout, l'embouteillage se poursuit. Dans la capitale économique, les rangs kilométriques sont toujours visibles dans l'enceinte du gouvernorat et de la sous-préfecture de Douala 1er. D'après les chiffres du 8 avril, on était déjà à environ 40.000 dossiers réceptionnés dans les postes de la capitale économique. Etant donné que la fréquence d'enregistrement des dossiers n'a pas changé, sauf miracle, plusieurs candidats ne parviendront pas à déposer leurs dossiers à l'échéance. A moins que la date butoir ne soit rallongée. Or, le Minfopra ne milite pas en faveur de cette éventualité. «Nous ne voulons pas aller au-delà du 14 avril. Aujourd'hui, tout le monde savait que le 14 avril ce serait terminé. A la rigueur, c'est peut-être ceux qui postulent à des mises à jour qui devraient être encore dans les files. On ne devrait plus avoir de grosses files de nouveaux demandeurs. Donc, la date du 14 avril reste valable pour la clôture », précise Emmanuel Bondé.