Vers une éco responsabilité du secteur hospitalier

Publié le 13 avril 2011 par Sequovia

A l’occasion de la Semaine Développement Durable, les établissements de santé ont, eux aussi, été mis sur le devant de la scène via la récompense des meilleures pratiques sur le plan de l’éco-responsabilité lors du 2eme congrès « Manager le Développement Durable en établissement de santé ». Les organismes hospitaliers sont aujourd’hui à considérer comme de réels acteurs du développement durable et ont, de par leur fonction, une responsabilité vis-à-vis des citoyens et de leur environnement. La dernière avancée en date s’illustre par le renforcement du nombre de signataires de la convention portant engagements mutuels dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, élaboré en 2009. Ce texte ambitieux a pour but de donner un signe fort d’encouragement aux établissements déjà engagés et pionniers mais également d’inciter les autres à s’interroger et à modifier leurs pratiques.

  • Les chiffres du Baromètre 2011

A l’occasion de cette signature, l’association Conseil des élèves de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) a présenté pour la 4eme année consécutive les résultats du Baromètre du développement durable en établissement de santé.
498 questionnaires ont été retournés cette année soit une augmentation du taux de réponse de l’ordre de 55% par rapport à 2010.
Les résultats sont plutôt encourageants et laissent envisager de belles perspectives d’évolution d’une démarche responsable dans le secteur hospitalier pour les années à venir. En effet, 89% des répondants perçoivent le développement durable comme un objectif stratégique, tous statuts et activités confondus. Les établissements de santé interrogés ont une vision très claire du triptyque économique, social et environnemental. Même si les préoccupations tournent majoritairement autour du volet environnemental avec 79% des voies, la prise de conscience quant aux enjeux sociaux et économiques (64%) est plutôt encourageante.

Les leviers d’action ont été identifiés pour chaque sphère selon leur degré d’importance qu’y accordent les établissements interrogés :
• Environnement : maîtrise de l’énergie (72%), réduction des déchets (63%) et gestion de l’eau (55%),
• Economique : maîtrise des achats,
• Social : prise en compte des risques (82%) et amélioration de la qualité de vie (72%).

Un autre constat très positif concerne la mise en place de programmes d’actions développement durable et d’indicateurs au sein de près de 250 des établissements interrogés. Ce chiffre est en nette progression par rapport à 2010 (+25%) et s’identifie comme une réelle démarche volontariste, propulsant ainsi les établissements engagés comme de véritables pionniers en la matière.

Points positifs

Sur le plan de la communication, les établissements répondants affirment, à 70%, que le personnel est encouragé dans la démarche. L’implication interne des agents est une condition nécessaire à la bonne mise en place d’une démarche développement durable.

Au regard de la politique d’achats, 70% des établissements déclarent intégrer des critères de développement durable dans leurs cahiers des charges de produits ou de services achetés (produits de nettoyage, fournitures de bureau, chaufferie…). Parmi ces répondants, 47% d’entre eux avouent travailler avec des groupements d’acheteurs qui promeuvent les achats éco-responsables.

Côté construction et rénovation des bâtiments, les comportements ne cessent d’évoluer avec une prise en compte du développement durable à hauteur de 68% concernant les projets immobiliers. 14% d’entre eux ont déjà mis en œuvre une rénovation Bâtiment Basse Consommation (BBC). La norme RT2012, dont le caractère obligatoire ne prendra effet qu’à partir de 2012, devra définir des objectifs aux établissements de santé en matière de BBC

La gestion de l’eau est quant à elle plutôt bien valorisée par des chiffres excédents gentiment la moyenne : 56% des établissements ont mis en place un suivi des consommations d’eau et 50% ont entrepris une démarche de réduction des consommations par l’installation d’équipements économiseurs d’eau et par la sensibilisation du personnel.

Points d’amélioration

Au regard des résultats du Baromètre 2010, certains domaines disposent encore d’une bonne marge de progression avant de pouvoir être considérés comme acquis par les établissements de santé engagés dans une démarche responsable.
 
• Communication externe : l’accent doit être mis sur l’externalisation de l’information relative aux bonnes pratiques des organismes de soins en termes de développement durable. Encore trop peu d’exemples sont mis à disposition du public pour pouvoir encourager une réelle prise de position du secteur hospitalier

• Pilotage des consommations énergétiques : malgré le caractère obligatoire du Diagnostic de Performance Energétique depuis 2006, seulement 23% des établissements interrogés l’ont réalisé. Un autre dilemme sur la question de la mesure du ROI, puisque même si 47% ont mis en place un suivi des consommations et engagé des actions de réduction, seulement 8% d’entre eux sont en mesure d’évaluer les économies réalisées.

  • Des exemples de bonnes pratiques

Bon nombre d’établissements de santé se sont engagés dans une démarche développement durable, secteurs public et privé confondus. Les meilleurs élèves ont d’ailleurs été récompensés le 5 avril dernier lors du 2eme Congrès « Manager le Développement Durable en établissement de santé ». Ces fameux Awards DDH visent à féliciter et encourager les établissements pionniers et innovants en matière de développement durable. La sélection des candidats potentiels se fait d’après les résultats du Baromètre. 

Lors de la présentation du Baromètre, le CHU de Bordeaux a été mis à l’honneur pour l’ensemble de sa démarche.
Afin de contribuer à l’essor de pratiques et de modes d’organisation plus respectueux de l’environnement, des ressources naturelles, et des personnes, le CHU de Bordeaux a fait du développement durable un axe stratégique. Dès 2008, cet engagement s’est concrétisé par la mise en place, au sein même du secrétariat général, de la direction du développement durable, ainsi que par l’installation d’un comité de pilotage. Plusieurs groupes de travail sont également chargés de la mise en œuvre d’actions liées aux grandes thématiques du développement durable. Reprenant les orientations nationales et internationales adoptées en la matière, l’Agenda 21 2010-2015 du CHU fera l’objet d’une intégration au projet d’établissements 2010/2015 qui se décline en 7 programmes d’actions.

  • Avis de Sequovia

Depuis 2009, les engagements mutuels dans le cadre du Grenelle entre Fédérations Hospitalières et Ministère du Développement Durable donnent des ailes aux initiatives et aux bonnes pratiques au sein des établissements de santé français. Ces principes  directeurs ont pour objectif de définir les priorités majeures pour le respect de l’environnement, d’évaluer les progrès réalisés par les membres et d’impliquer les équipes du secteur de la Santé. Le 5 avril dernier, c’était au tour de la Fédération de l’Hospitalisation Privée et de la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer de se lancer dans la course au développement durable par la signature de la convention portant engagements mutuels dans le cadre du Grenelle de l’Environnement.
« Manager le développement durable en établissement de santé » tend à devenir une généralité pour l’ensemble des acteurs du secteur hospitalier. Pour vous accompagner dans votre démarche, nous vous proposons nos services de formations et de conseils, totalement personnalisables aux attentes et besoins des établissements de santé qui désirent s’engager en faveur du développement durable.