Vainqueur 1-0 à Stamford Bridge la semaine dernière, Manchester United a validé son ticket pour le dernier carré de la Ligue des champions après avoir battu une seconde fois le rival anglais de Chelsea
(2-1). Entré en jeu à la mi-temps à la place d'un Torres encore
décevant, Drogba (77e) a pourtant donné espoir en répondant à un but de
"Chicharito" Hernandez (43e), mais Park, sur une 3e passe décisive de
Giggs en une semaine, a donné la victoire aux Red Devils. Ils
affronteront le vainqueur de Schalke 04-Inter Milan. Le film du match
szólj hozzá: Ma Che 2-1
Dans le football anglais, Carlo Ancelotti n'est pas grand-chose à côté de Sir Alex
Ferguson. Auteur du doublé Cup-Premier League la saison passée, le
technicien italien, fortement remis en cause par la presse britannique,
pourrait rapidement prendre la porte du côté de Chelsea. Déjà éliminés
des deux coupes nationales et largués dans la course au titre en
championnat, les Blues ont quitté la Ligue des champions, compétition
que Roman
Abramovich n'a jamais gagnée. Après avoir perdu la finale 2008 contre
Manchester United, la formation londonienne a été écartée par ces mêmes
Red Devils, vainqueurs finalement de ces deux chocs des quarts de
finale.
Giggs à la passe décisive
Plus en difficultés qu'au match aller, les champions d'Europe 2008 ont
su, cette fois-ci, démontrer un impressionnant réalisme, débloquant la
situation juste avant la mi-temps sur leur première occasion franche. Javier Hernandez,
dont l'intelligence de jeu n'est plus à rappeler, s'était vu refuser un
but de la tête (27e) avant de trouver la faille. A la sortie d'un
une-deux avec O'Shea et lâché par Anelka, Giggs centrait en force pour
un "Chicharito" seul au second poteau (1-0, 43e). Le Gallois était donc
une nouvelle fois passeur décisif, comme à l'aller pour Rooney, et
donnait raison à son boss écossais de l'utiliser en tant que milieu
axial. Ce dernier se montrait ainsi utile à la construction avec Wayne Rooney et pouvait soutenir avec réussite les ailiers (en l'occurrence Nani à gauche et un Park fougueux sur l'autre flanc).
Dominateurs dans la possession de balle jusqu'alors, les Londoniens
auront manqué de précision dans le dernier geste. Carlo Ancelotti avait
opté pour un retour au 4-3-3 sans Didier Drogba,
mais avec Ramires plus central, Malouda ailier gauche et Anelka un peu
libre sur le côté droit pour soutenir le seul Torres. L'Espagnol ouvrait
les hostilités d'une faible tête (12e), puis remisait bien pour Anelka,
dont le tir frôlait une lucarne (13e), mais s'éteignait complètement
après le quart d'heure de jeu. Quand Malouda, peu actif, s'infiltrait au
beau milieu de la défense mancunienne, Lampard manquait de puissance
pour tromper un Van der Sar vigilant (15e). Chelsea poursuivait sa
domination mais le développement des actions était plombé par des Anelka
et Torres maladroits. Van der Sar devait seulement sortir dans les
pieds de l'ancien Bleu pour dégager le danger (30e).
Drogba, seul, n'a pas suffi
Chelsea était donc dos au mur et Ancelotti n'attendait pas pour lancer
Drogba dès l'entame du second acte, à la place de Torres. L'ancien
Marseillais, l'un des symboles du Chelsea d'Abramovich, semblait vouloir
endosser le rôle du sauveur. L'Ivoirien s'essayait de 25 mètres pour un
tir juste à côté (56e) et tentait, à chacune de ses prises de balle, de
faire la différence. Il était étrangement bien seul... Salomon Kalou
était également envoyé sur le pré, lors d'un deuxième changement
étrange pour Anelka, mécontent (61e). Mais la mission devenait
impossible dix minutes plus tard, avec un second avertissement récolté
par Ramires, coupable d'une faute par derrière sur Nani (70e).
A 10 contre 11, Chelsea s'offrait un peu d'espoir durant quelques
secondes. Drogba, évidemment, s'échappait sur un ballon en profondeur
d'Essien pour marquer en force (1-1, 77e). On pensait le match relancé,
avec 10 dernières minutes indécises, mais MU réagissait dans la foulée
pour crucifier son hôte. Plein axe, Giggs s'offrait une 3e passe
décisive dans cette double-confrontation en trouvant Park d'un génial
ballon piqué. Le Sud-Coréen ne ratait pas sa reprise puissante du gauche
(2-1, 77e). L'ascenseur émotionnel avait des répercussions forcément
négatives pour Chelsea, qui, en plus de n'avoir jamais eu le mental,
n'avait plus les jambes pour réagir. C'est tête basse, avec cette sale
impression de n'avoir jamais essayé collectivement de réagir, que
Chelsea est renvoyé à son quotidien de la Premier League.