Magazine Politique

La lumière et l’ombre

Publié le 13 avril 2011 par Alteroueb

Georges Pompidou, 19ème président de le République française meurt le 2 avril 1974 avant la fin de son mandat. Réalisé par Pierre Aknine, le film «Mort d’un Président» a été diffusé hier sur France 3. Il retrace ce moment de l’histoire de France ou le successeur de Général de Gaulle lutte au quotidien contre la maladie et se soucie de sa succession. Mais au delà de l’évocation d’un personnage remarquable, d’un véritable homme d’Etat et de culture, transparait une partie des coulisses d’une Vème République déjà bien glauque.

Jean-François Balmer en Georges Pompidou, impressionnant, presque attachant
Bien sûr, je n’ai pas découvert grand chose de nouveau sur le fonctionnement de notre démocratie et de nos instances dirigeantes. Evidemment, ce qui nous est permis d’entrevoir est une goutte d’eau dans l’océan. Mais tout de même. Les manoeuvres, les chausses-trappes, les coups-bas, les manipulations, tout ce travail de sape des officines de conseillers tapis dans l’ombre des grands hommes est véritablement impressionnant et abjecte. En fait, il suffit d’appuyer par-ci, par-là, de pousser celui-là, de faire tomber un gêneur, de distribuer à la presse ce qui doit paraître : «rien de neuf, c’est du réchauffé, mais les gens ont la mémoire courte, il est bon de leur rappeler certaines choses…» Mais le pire dans une démocratie digne de ce nom, c’est bien l’expression de Pierre Juillet, l’éminence grise de l’époque, poussant déjà son poulain Chirac encore bien vert, alors ministre de l’agriculture : «les électeurs, ils voteront pour qui on leur dira…». Ben voyons. Le comble est qu’il avait raison, la gauche ayant pris le manche en 1981 parce que Chirac avait consciencieusement savonné la planche pour faire perdre Giscard, sous les conseils de Juillet… et d’affaires savoureuses, notamment de diamants, savamment mises en scène.

Les dessous de cette République, et les précédentes aussi, sont glauques au possible. Le pouvoir attire les hyènes, elles tueraient pères et mères pour assouvir leur soif, elles finissent même par se dévorer entre-elles. Aujourd’hui, rien n’a changé, sauf que les hyènes déjeunent au Fouquet’s et s’appellent Boloré, Arnaud, Bouygues, Lagardère, Dassault, Bettencourt… et pardon pour ceux que j’ai oublié. Ils n’ont pas attendu longtemps le retour de l’ascenseur, et quel ascenceur, bien lourdement chargé !

On remet cela dans un an. L’élection présidentielle est l’échéance suprême, la bataille ultime. L’actuel taulier de l’Elysée est au plus bas, avec un indice de confiance plus difficile à remonter que le col du Tourmalet en monocycle. Nombreux dont je suis, pensent qu’il y a contribué tout seul, gouvernant contre le peuple, contre les institutions, et même contre les évènements. Mais une année semble aussi un laps de temps suffisant pour renverser la vapeur. Lobbyistes et communicants s’y emploient déjà, avec une énergie considérable. On revient en arrière sur des mesures emblématiques du quinquennat, et dans quelques temps, je ne serais pas étonné de voir quelques «cadeaux» tomber du ciel, et nos otages revenir dans leurs foyers.

Pierre Juillet le disait «les gens oublient, et finissent par faire ce qu’on leur demande». On parie ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Alteroueb 593 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines