A l'heure où le dépistage du cancer de la prostate continue à alimenter de nombreuses polémiques scientifiques, un nouveau test de dépistage, développé par l'inventeur de ce type de tests, s'avère capable de détecter mieux les cancers agressifs, et de réduire “les faux positifs”. Cette recherche de la Northwestern Medicine, qui sera publiée dans l'édition de mai du Journal of Urology, démontre la supériorité de ce nouveau test en comparaison des tests actuellement sur le marché. Sa performance donnera-t-elle une nouvelle orientation au débat, “faut-il ou ne faut il pas un dépistage généralisé”?
Dans ce vaste essai clinique multi-centre, ce nouveau test PSA a fait ses preuves pour dépister le cancer de la prostate chez les hommes avec plus de précision - notamment pour la forme agressive de la maladie – et a permis de réduire considérablement les faux positifs par rapport aux deux tests PSA actuellement disponibles dans le commerce, aprouvés, aux Etats-Unis, par la Food and Drug Administration.
Car ces tests commercialisés actuellement conduisent à un nombre élevé de faux positifs, à des biopsies inutiles, à des sur-détection et des sur-traitement de cancers indolents qui n'auraient jamais entraîné de complications ou le décès. PSA (ou prostate-specific antigen) est une substance dont les niveaux élevés peuvent indiquer un cancer de la prostate, mais peuvent aussi être induits par une inflammation de la prostate…Son manque de spécificité peut ainsi conduire à des biopsies inutiles.
Le “père” du test PSA fait progresser son test : "Ce nouveau test est plus spécifique et plus précis que les tests sanguins actuellement disponibles pour la détection de cancers précoces de la prostate », explique l'auteur principal, le Dr.William Catalona, directeur du programme clinique Cancer de la prostate au Cancer Center de l'Université Northwestern. "Ce dispositif sera axé sur la détection des cancers de la prostate mettant la vie en danger et sur la réduction des biopsies inutiles chez les hommes âgés de 50 ans et plus." Le Pr. Catalona, connu comme le père du dépistage par PSA, a montré le premier, en 1991 que par un simple test sanguin mesurant les niveaux de PSA il était possible de détecter le cancer de la prostate. Il est professeur d'urologie à l'Université Northwestern Feinberg School of Medicine et urologue au Northwestern Memorial Hospital.
L'étude a suivi de 900 patients sur 10 sites et montre que ce nouveau test de dépistage, appelé test Pro-PSA, s'avère particulièrement utile pour les patients avec examen de la prostate normal et PSA de 2 à 10, une fourchette considérée comme une zone grise de diagnostic, car la plupart des hommes avec des niveaux plus élevés présentent un cancer de la prostate et la plupart des hommes avec des niveaux inférieurs n'en ont pas.
Ce nouveau test Pro-PSA a récemment été approuvé pour un usage commercial en Europe. "La FDA examine actuellement nos données de l'étude, et j'espère qu'il sera approuvé aux États-Unis”, espère le chercheur.
Cette étude a été soutenue également par Beckman Coulter (Vignette).
Source : Northwestern UniversityJournal of Urology via Eurekalert “New prostate cancer test gives more accurate diagnosis”
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