La soirée a commencé avec Thierry Cazals. Il avait choisi d’aborder le printemps avec les mots de l’enfance. Ecrit comme ça, ça semble un peu niais, mais il n’y a rien de puéril dans ces propos, plutôt la recherche du simple : « Ne pas se laisser piéger par la soi-disant banalité des choses, contempler intensément ce qui se trouve autour de nous, ouvrir en grand les portes de notre cœur », écrit ailleurs Thierry Cazals. Et il nous lit quelques textes courts, à propos de naissance et de premier né. Puis, presque sans transition, des textes (trois vers courts) écrits par des enfants au cours d’ateliers d’écriture qu’il mène ici et là. Où il est question de saisons, d’attention, de mouvements imperceptibles. Il est venu ce soir avec un haïku, écrit en japonais de haut en bas et de gauche à droite sur un carton carré. De quoi nous faire perdre nos repères. Cette écriture a soudain fait entrer dans l’assistance un tremblement, pensée adressée au peuple secoué chaque jour depuis quelque temps et menacé de catastrophe nucléaire. Mais aussi le tremblement de la marche, de l’écoute, de la parole à la fois banale et étrange. Et le poète nous a lu d’autres textes, comme s’il marchait sur la pointe des pieds pour ne pas déranger le paysage, le bourgeon en travail, le métro bondé, l’écriture retenue. Il dit encore que la forme du haïku (5 syllabes – 7 syllabes – 5 syllabes) peut évoquer le mouvement de la vie : apparition – déploiement – disparition. Ses haïkus, trois vers, pas respectueux de la forme 5 – 7 – 5, sont présence assumée au monde,
cette motte de terre
où tout un peuple de racines
complote
Thierry Cazals a le sens de l’amitié. Plusieurs de ses livres sont signés avec d’autres, notamment Vincent Delfosse pour La volière vide, et Jean-Claude Marol et Claire Landais pour Le val aventureux.
La soirée s’est terminée avec des chants bâuls interprétés par Paban Das arrivé il y a peu de l’Inde et qui s’était invité comme le vent, en ami.
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