L'Edito du supplément "Economie" du Monde daté du 12 avril, rédigé par Philippe Askenazy, aborde ce sujet particulièrement d'actualité avec les évênement grecs, portugais et espagnols, lorsque le Gouvernement n'aborde pas la question de la réduction du "train de vie de l'Etat".
L'approche retenue, qui tend à montrer que le poids de la dette réparti sur les population des générations future est relativement moins important qu'en Allemagne, permet de contrebalancer les annonces très pessimistes et dogmatiques du Gouvernement. Pour autant, cette position est particulièrement risquée pour plusieurs raisons :
- Pour résorber la dette il faut produire de la richesse. Un accroissement de la population signifie certainement un accroissement de la consommation (quoique ...), mais pas forcément une augmentation de la production de richesse. En particulier dans le contexte de mondialisation actuel, la part de la population active (et donc productrice de richesse) est en décroissance.
- Il faut réussir à stabiliser la dette, car si son poids est encore "raisonnable" pour les générations futures, une augmentation trop importante pourrait réduire à néant la perspective présentée.
- La capacité de production des générations futures reste dépendant des investissements adaptés qui seront à réaliser lorsqu'elles arriveront sur le marché du travail. En effet, les caractéristiques techniques de ce dernier, et donc les besoins d'infrastructures à même de le soutenir, seront certainement très différentes du contexte actuel. Or, une société déjà contrainte par une dette importante sera moins à même de réaliser les investissements nécessaires au développement du marché et donc à la création de richesse.
En tout état de cause, comme évoqué dans l'article, il est important de continuer à investir dans l'enseignement, car c'est nécessaire pour traduire le potentiel humain en potentiel de production de richesse. D'ailleurs les pays en voie de développement ne s'y sont pas trompés : ils envoient leurs meilleurs éléments dans les plus grandes universités, quand ils ne mettent pas en place eux-même des cursus de très haut niveau.