Le gaz de schiste, aussi néfaste que le charbon ?

Publié le 13 avril 2011 par Lenergiedavancer @Fil_energie

Une étude Américaine devrait renforcer le flou régnant autour du gaz de schiste. En effet, celle-ci affirme qu’il  génère au moins autant d’émissions de gaz à effet de serre (GES) que le charbon, le pétrole ou le gaz conventionnel, en particulier à court terme.


« L’empreinte du gaz de schiste est plus importante que celle du gaz conventionnel ou du pétrole, quelle que soit l’échéance, mais en particulier sur vingt ans », assure cette étude publiée en ligne dans Climatic Change Letters (du groupe d’édition Springer), et menée par Robert Howarth, de l’Université de Cornell (Etat de New York).

« Par rapport au charbon, l’empreinte du gaz de schiste est plus importante d’au moins 20%, et peut-être même deux fois plus importante, sur 20 ans, et est comparable sur 100 ans », ajoutent les auteurs.

Ces conclusions vont à l’encontre des arguments parfois avancés par les industriels qui estiment que le gaz de schiste, moins émetteur de CO2 que le charbon, est utile dans une phase de transition vers une économie générant moins de gaz à effet de serre.

Selon cette étude, l’empreinte importante du gaz de schiste à court terme est due au méthane, un gaz ayant un fort impact en termes d’effet de serre, qui s’échappe dans l’atmospère au cours de l’extraction de cet hydrocarbure non conventionnel qui nécessite la fracturation de la roche.

Le méthane est un GES ayant un impact beaucoup plus important que le CO2 (de l’ordre de 20 fois plus important), mais il ne dure dans l’atmosphère que 9 à 15 ans, contre un siècle ou plus pour le CO2.

Selon l’étude, pendant le cycle de vie d’un puits moyen de gaz de schiste, entre 3,6 et et 7,9% de la production totale du puits s’échappent dans l’atmosphère en méthane, notamment en raison de fuites.

Depuis trois ans, les Etats-Unis sont devenus les champions de l’exploitation de gaz non conventionnels, qui représentent désormais quasiment la moitié de la production de gaz totale.

En France, des projets d’exploration suscitent une levée de boucliers qui a entraîné le gouvernement à suspendre tous les travaux début février.