On peut lire dans la notice biographique consacrée à Camille de Sainte-Croix par les Archives Biographiques Contemporaines (1), « il faut aussi signaler ici la tentative si intéressante qu’a entreprise cet écrivain par ses conférences-promenades au Louvre sur l’Histoire de la Peinture, professée publiquement dans les galeries du Musée et devant les œuvres.
M. Camille de Sainte-Croix est enfin le promoteur du vaste projet de Théâtres Populaires, qui fut adopté par la Commission des Beaux-Arts et par le Parlement ». Déjà en 1889 « il prit l’initiative de l’éducation intellectuelle du peuple » dans les Lundis Artistiques et Littéraires qu’il donnaient au journal de Lissagaray, La Bataille.
Témoignage de cet engagement social de Camille de Sainte-Croix, la revue L’Education Artistique, où ces conférences-promenades intitulées L’Art pour tous, étaient éditées tous les deux mois. Les hasards de la chine m’ont mis entre les mains un exemplaire du N° 4 de juin 1909 (première année) de L’Education Artistique.
Au sommaire on trouve de Camille de Sainte-Croix la quatrième partie de son Histoire de la Peinture. Un article sur le Salon des Indépendants par Elie Faure où le critique-prophète développe l’idée que de grandes réalisations artistiques doivent « sortir des tendances du monde moderne de l’association », les nécessités économiques qui poussent le peuple à une solidarité instinctive et à la formation du syndicalisme, devrait produire « un mouvement intellectuel et artistique » comme les cathédrales « naquirent du mouvement communaliste » du milieux du XIIe siècle. Plus terre à terre Léon Riotor (I-II), souligne les tentatives récentes de transformations des bâtiments et équipements scolaires afin que ceux-ci ne ressemblent plus à des casernes et pour faire entrer l’Art à l’école, notons qu’il n’est pas question dans cet article d’éducation artistique. De Boccard, complète avec L’Ecole Alsacienne, cette tendance nouvelle à la décoration et à l’ouverture des écoles à l’art. Les articles suivants sont consacrés aux techniques artistiques avec Rouard, et La fonte au sable, Vikke van den Bergh et Le Rôle prépondérant de la Grisaille dans la peinture ancienne, Armand Dayot sur une exposition de Portraits des femmes des écoles anglaises et françaises au 18e siècle, et A. Clevers, directeur de la revue, sur la Technique de la gravure en couleurs. Deux notices sur Carpeaux et Léandre et quelques conseils de lectures terminent ce sommaire.
(1) Un feuillet trouvé entre les pages d'un volume et dont on peut lire le texte intégral en images ici.
(2) Notons que l’abonnement à cette revue, destinée à un public populaire, était entièrement remboursé (en bon d’achats à la Cordonnerie Gaston...).
Quelques volumes de Camille de Sainte-Croix