Michel Garandeau est ouvrier aux chantiers navals. Pendant une pause déjeuner, il entend à la radio que des jeunes Européens, dont un Français, ont été enlevés par les FARC en Colombie. La nouvelle le pétrifie. Son fils, Etienne, est en effet parti depuis plusieurs mois en Amérique du Sud. Mais peut-être s'agit-il d'un autre ? De retour chez lui, plus aucun doute : les autorités confirment son enlèvement. D'abord en colère contre Etienne, Michel se décide : il ira lui-même chercher son fils. Sa femme, Marie, essaie de l'en dissuader : Michel n'a jamais pris l'avion et ne parle pas espagnol… En vain. C'est une folie, sans doute, mais Michel est convaincu d'une chose, et d'une seule : il ne sait pas s'il retrouvera son fils, mais il se doit d'essayer...
- Futuropolis -
Un coup de coeur que cette BD que je n'aurais jamais lue si je n'y avais pas été incité par Mo' que je remercie.
Cet album raconte une double quête, celle physique du fils enlevé, celle emotionnelle de ce jeune homme finalement inconnu aux yeux de son père. Double disparition, double quête identitaire. J'ai été impressionnée par la justesse du ton, des portraits, sobres, virils, sensibles. Une aventure humaine. Le père suit la route du fils en Amérique du Sud, à rebours par les souvenirs, remonte au coeur de l'enfance, simplement. Le désarroi de cet homme là, modeste à tous les points de vue, est saisissant, poignant, seul face à sa vie, face à ces univers étrangers, celui du continent et celui du fils, lointains.
Par touches, on est assailli d'émotions. J'ai vraiment apprécié ce choix de colorisation en lumières comme tamisées, les reliefs des ombres sur ces tons passés, ces pastels de verts et d'ocres qui s'accordent si bien à la touffeur colombienne, à l'atmosphère trouble et troublée du voyage, à l'intimité de ce récit.
- Scénario de Serge Perrotin - Dessin et couleur de Clément Belin - Premier tome d'un diptyque -