Ce livre m'avait interpelée au Salon du Livre de Paris. Je venais à peine de l'achever et je m'apprêtais à rédiger une chronique enthousiaste quand, allumant la télévision, j'ai découvert l'auteur parmi les invités de La Grande Librairie de François Busnel, aux cotés de Jeanne Benameur et de Bernard Pivot.
C'était heureux de les faire se rencontrer, particulièrement Jeanne Benameur et Jean-Philippe Blondel car tous deux ont une écriture positive pour parler de la jeunesse d'aujourd'hui.
G 229 est un prétexte pour revenir sur le passé, présent et antérieur, dont la petite musique infuse nostalgie et humour. Pour preuve la manière que l'auteur a pour se décrire : j'ai toujours rêvé d'être un mec à la Jean-Pierre Bacri, lançant des remarques spirituelles et sarcastiques d'un air détaché et vaguement absent, avec une voix grave et un léger froncement de sourcils. le genre de gars capable de lancer une vanne d'une drôlerie irrésistible sans même esquisser un sourire(p.152)
Qu'il se rassure : il n'a de leçon à recevoir de personne. La lecture de G 229 est réjouissante. Ses diatribes contre le téléphone portable (p. 185) sont extrêmement drôles, surtout quand on réalise que c'est le sien qui rugit en plein cours. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres possibles.
Jean-Philippe Blondel critique (aussi) le mammouth national, mais avec tendresse, ce qui apporte autre chose que l'amertume de François Begaudeau dont j'avais pourtant apprécié Entre les murs. Il est urgent de le lire avant la prochaine rentrée ... littéraire parce que son prochain roman ne sera sans doute pas aussi joyeux.
Il va poursuivre sur le chemin de l’autobiographie en revenant cette fois sur un passé forcément douloureux. L’auteur a perdu sa mère et son frère dans un accident de voiture dont son père fut le seul rescapé. Jean-Pierre part brutalement à San Francisco avant de rallier Morobe. (la suite en septembre)
G 229 de Jean-Philippe Blondel, Buchet-Chastel, 2011