Henri Dumas, architecte, promoteur et propriétaire d’un hôtel, tient depuis plus d’un an un blog, « Les dérives du contrôle fiscal », un témoignage sur sa situation personnelle. Il a accordé un entretien au Cri du Contribuable en janvier dernier. Il a également publié une tribune sur LeCri.fr intitulée « L’ombre du fisc ».
L’intégrisme est une doctrine qui, pour diverses raisons, a la capacité ou la prétention de s’imposer à tous, dans une société donnée. Il a la particularité de n’être vraiment visible que de l’extérieur. Chacun est épouvanté par l’intégrisme du voisin, mais complice ou indifférent à celui qui se développe dans sa propre société.
Pour les intégristes, il est indispensable que leur doctrine devienne une croyance et une foi partagées ou imposées à tous. Il y aura donc des initiés, prêtres de la doctrine. Ils convaincront les dociles et les indifférents, mais ce n’est pas suffisant, tout le monde doit être convaincu. Il faudra donc une armée ou une police dédiée à convaincre les récalcitrants.
L’intégrisme fiscal n’échappe pas aux principes généraux de l’intégrisme. Les adeptes sont formés par l’éducation nationale. Au niveau le plus haut ce sont les énarques et, tout en haut, les initiés sont les Inspecteurs Généraux des Finances. Leur doctrine véhicule une croyance leur permettant d’exercer le pouvoir, en dissimulant complètement cette finalité.
Cette croyance: les vertus absolues de l’impôt. L’impôt serait pour eux l’outil du bonheur commun, de la croissance économique, le socle de l’égalité et du partage équitable, le symbole de la solidarité (le sirop « Typhon », universelle panacée). Alors que, bien plus prosaïquement, l’impôt n’est que la façon la plus facile pour eux de se procurer l’argent nécessaire à l’exercice du pouvoir. Dans leur échelle des valeurs, tout passe après l’impôt, notamment le travail, la création, l’éthique, le respect de l’individu, la propriété privée, les droits des personnes, la liberté etc…
Si la plus grande partie du groupe est indifférente, docile et, finalement, accepte assez facilement cette croyance, cela tient au fait qu’elle est abusée par l’idée qu’elle en serait la principale bénéficiaire. Reste les récalcitrants, qui se recrutent principalement chez ceux qui payent l’impôt. Contre eux, une milice: les contrôleurs fiscaux. Il s’agit réellement d’une milice, c’est à dire d’une police privée au service d’un groupe. Les contrôleurs des services fiscaux sont assermentés, ont les droits les plus étendus de la police, y compris le droit de perquisition. Ils sont exclusivement au service des tenants de la foi en l’impôt. Ils n’ont à répondre de leurs actes devant aucune juridiction civile normale, n’étant soumis qu’au contrôle de leurs commanditaires ou d’une justice d’exception qui leur est acquise: les tribunaux administratifs.
Cet intégrisme fiscal, comme tout intégrisme, se solde par des exactions, d’abord sur les éléments réfractaires à sa croyance, puis inévitablement sur l’ensemble du groupe. Ce blog essaie, à l’aide d’exemples personnels, de rendre compréhensible le principe de ces exactions et de l’oppression induite.
Peut-on se débarrasser d’un intégrisme? Je n’ai pas de réponse à cette question. Mais, le fait est que cela paraît extrêmement compliqué. En ce qui me concerne, je ne pense pas connaître ce bonheur. Je vous incite à lire deux livres « La sotah » et « Le prix à payer », l’intégrisme et ses milices y sont terrifiants.
Henri Dumas
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