12 avril 2011, 20:32 | Ajouté par : Gaëlle
Interview: 3 questions à Catherine Dumonteil-Kremer, conférencière, animatrice de formations de parents et auteure de Elever son enfant autrement(éditions La Plage).
Même s’il est entré dans les moeurs qu’un père doit être présent à l’accouchement, ce n’est pas le souhait de tous.
Pas de papa à l’accouchement, c’est grave ?
Tout dépend de la manière dont on prévoit d’accoucher. Dans le cadre d’un accouchement médicalisé, le père peut représenter un soutien moral important. En revanche, si on choisit d’accoucher dans le respect de la physiologie (ndlr : le plus naturellement possible), c’est plutôt l’inverse : pour réunir les meilleures conditions possibles, il faut sécréter un cocktail d’hormones, notament favorisé par l’intimité. Et la présence du père peut être une entrave à cette intimité. J’ai déjà vu des femmes qui envoient leur partenaire acheter un kilo de fraises au moment de l’éjection ! Dans ce moment, on a besoin d’être complètement soi-même, et on peut avoir une inhibition liée à la présence du papa, qui peut ralentir le travail. En somme, pas d’obligation !
Quel impact sur la future vie de famille ?
Un homme qui suit sa compagne pendant la grossesse et qui est proche d’elle physiquement jusqu’au moment de l’accouchement va fatalement être plus proche de son bébé. Un homme qui a eu son bébé en peau à peau à la naissance va avoir une relation toute différente avec son bébé par rapport à celui qui a fait les cent pas dans le couloir. Ce qui est surtout important, c’est d’être dans les parages. Et surtout, ne pas culpabiliser : il y a une forte pression sur les futur papas en ce qui concerne l’accouchement, mais leur présence doit etre le fruit d’une décision murie à deux.
Quels conseils donneriez-vous à un papa mort de trouille ?
Les pères ne sont pas suffisement informés. C’est pour cela qu’ils peuvent être très anxieux, et ça se répercute sur le stress des futures mamans… Il faut avant tout s’éloigner de la vision un peu sanguinaire de l’accouchement. Une naissance, une vraie, c’est souvent plutôt soft ! Discuter avec d’autres pères, lire des choses sur la naissance, discuter avec leur compagne permet de relativiser. En tous cas, il ne faut jamais forcer un homme à assister à un accouchement. Mieux vaut comprendre ses raisons et expliquer les siennes… En plus, en neuf mois de grossesse, il a le temps de changer d’avis !
Lu sur : cote-momes.com, par Clarence Edgard-Rosa.
A suivre sur Twitter: @cotemomes_com