La fin des associations de proximité ?
Alors que les besoin et les demandes d'aide à domicile n'ont jamais été aussi forts, les associations semblent de plus en plus en proie aux difficultés. On pourrait croire que le secteur, plébiscité par les français au vu des récents sondages enquêtes et études, se porte bien. La situation est toute autre. Une situation financière déjà dure en 2009 et qui, selon le directeur de l'union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), Emmanuel Verny, s'est "extrêmement dégradée" au 1er janvier 2011 avec la fin des exonérations sociales.
D'après le directeur de l'UNA, énormément d'associations et d'organismes du secteur fonctionnent "à découvert permanent". À l'image de cette association de Villeurbanne dans les Rhône-Alpes, au bord de la faillite. Depuis le 1er janvier, cette association travaille à perte, la fin des exonérations ayant entrainé un déficit de près de 500 000 euros.
La situation ne serait pas aussi dramatique si les familles de bénéficiaires n'étaient pas en jeu. La fin de l'association villeurbannaise signifierait, entre autre, la fin d'un service continu de garde d'enfant pour une famille dont la mère atteinte d'un cancer est en traitement à l'hôpital, et dont le père a été victime dernièrement d'un accident vasculaire cérébral (AVC). Et il ne s'agit que d'un exemple parmi tant d'autres.
Une aide à mettre en place rapidement
Pour rappel, le collectif, rassemblant 16 organisations représentatives des services d'aide et d'accompagnement à domicile, appelle depuis 2010 à la levée d'un Fonds d'urgence à hauteur de 100 millions d'euros. Pour Emmanuel Verny, ce montant permettrait de "tenir un an à un an et demi, en attendant que la solution de fond arrive".
Pour le collectif des 16, la fin des exonérations n'est pas la seule cause du problème, l'incapacité des conseils généraux à participer entièrement au financement en est une autre, manquant, eux-mêmes, de subventions de la part de l'État, à peine 30 % pour rembourser l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) contre 50 % de prévus.
Le collectif appelle donc à une réforme de fond, une procédure déjà initiée, notamment sur la rationalisation des tarification mais qui tarde à se mettre en place.
Des fonds pourtant disponibles
Pour l'UNA, "l'argent existe et il est facilement mobilisable", notamment en "piochant" dans les crédits non consommés de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF), de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ou encore dans la Caisse des dépôts.
Pour l'association des paralysés de France (APF) et son président Jean-Marie Barbier, ce qui est le plus regrettable ce sont les promesses et actions en l'air du gouvernement comme la levée d'un fond de 50 millions d'euros prélevés sur la CNSA.
Regroupant pourtant des organismes plus que reconnus (Croix-Rouge Française, Mutualité Française, UNCASS pour exemple), le collectif a toujours du mal à se faire entendre. Les pouvoirs publics prendront-ils un jour en compte les alertes et prérogatives des professionnels et acteurs directs du secteur ?
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