Les oeuvres exposées dans cette salle dont la trilogie des Madone de Duccio, de Cimabue et de Giotto illustrent la transition opérée par les primitifs toscans du style italo-bizantin vers un style typiquement italien.
Si les fonds en or (symbole de transcendance) et les supports en bois des icônes byzantines subsistent, les personnages représentés voient leurs traits s'humaniser, l'architecture et les paysages se réfèrent au réel et deviennent complexes, nécessitant notamment une représentation en perspective.On ressent enfin l'influence de la peinture gothique française (luminosité, couleurs, émotion...).
La comparaison des trois Madone permet de suivre cette évolution. L'oeuvre de Giotto, la plus tardive, est aussi la plus aboutie. Le trône central est richement décorée et participe à une perspective renforcée par les plans successifs de personnages et la profondeur du socle en marbre.Le corps et le visage de la Vierge sont modelés, le manteau se fait moins pesant et les anges reposent sur un socle terrestre contrairement aux personnages suspendus dans les airs des oeuvres antérieures.
L'humanisation du sacré, voulue par l'Eglise pour montrer que la beauté du monde visible est l'oeuvre de Dieu, est l'apport central des primitifs italiens.
Madone // Cimabue (1280)
Madone // Duccio (1285)
Madone // Giotto (1306)