Roman - 100 pages
Editions Gallimard - décembre 2006
Narcisse a crû bon voler au secours d'Edith, une de ses maîtresses. Elle l'a appelé au secours après avoir découvert dans son salon le cadavre d'un homme, celui de Katouka, vice-président du pays. Or, le sous-préfet étant aussi prévenu par Edith, Narcisse se trouve pris dans un engrenage politico-policier. Ils vont dissimuler le corps et faire comme si de rien n'était et de ne plus se revoir. Mais ça n'est pas simple : les rumeurs courent d'un complot de Katouka, et Narcisse, écoutant un peu trop les appels de la chair, ne résiste pas à revoir Edith. Initialement innocent, il devient de plus en plus impliqué dans cette sombre affaire.
Un reptile par habitant est un polar qui a pour cadre une dictature africaine (aucune n'est nommée mais l'écrivain Théo Ananissoh est togolais) et pour personnage principal un professeur innocent mais néanmoins très volage, n'hésitant pas à coucher avec ses jeunes élèves.
Extrait :
"Une troisième fois, dans cette nuit épaisse, Narcisse poussa sa moto sur plusieurs dizaines de mètres, la mit ensuite en marche et prit la direction du quartier où habitait Edith. Il roulait, la mort dans l'âme, accablé, n'ayant pas encore décidé malgré tout d'aller jusqu'au bout. Passé minuit, le centre de la ville qu'il dut traverser était désert. Il prit un itinéraire compliqué, comme s'il voulait semer quelque poursuivant."
Ce court roman se lit assez vite, se révèle assez attachant sans être tout à fait prenant. On devine cependant la critique politique sous-jacente, avec en toile de fond ce milieu politique truffé de reptiles, de vermines qui s'entretuent, qui manipulent les media, qui font leur popotte au nez et à la barbe du peuple, se servant de la terreur pour le garder silencieux et méfiant.
L'avis d'Hervé - Ballades et escales en littérature africaine
L'avis d'Hannibal - Hannibal le lecteur