Le Rire, n° 35, 6 juillet 1895
Une physionomie très parisienne, si parisienne qu'elle se peut revendiquer par tous les quartiers où il a promené sa dévorante activité, le colonel communard Maxime Lisbonne, aujourd'hui receveur-buraliste en province, a eu à Montmartre de nombreux avatars. On le vit d'abord à la tête du Bagne, boulevard de Clichy, initier ses clients aux douceurs de la chiourme, en un décor ad hoc ; puis il fit grésiller dans la poële les Frites révolutionnaires, enfourna au faubourg Montmartre les Brioches politiques, créa, rue Pigalle, pour les chevaliers du cordon, le Casino des concierges (devenu le cabaret Bruyant, d'Alexandre), dirigea, au Divan Japonais, le concert Lisbonne, palais des Huissiers, et, Sagan de la bohème révolutionnaire, installa dans le local de l'ancienne Truie qui file, le Jockey-Club de Montmartre.
Georges Renault et René Chateau : Montmartre. Flammarion, 1897.