Plus ça change, plus c’est pareil ? Moubarak a été renversé par son peuple il y a quelques mois, mais les pratiques de l’armée, de la police et de l’injustice ont visiblement la vie dure en Egypte.
Maikel Nabil Sanad est un blogueur Egyptien de 25 ans qui vit au Caire, la capitale de l’Egypte. Diplômé en médecine vétérinaire, il s’intéresse à la politique, il est écrivain, conférencier, chercheur et blogueur.
Militant politique actif depuis 2005, il se définit comme laïc, athée, féministe, capitaliste (sic), pacifiste, anti-militariste, mondialiste, matérialiste, pro-occidental et pro-israélien. Des notions qui peuvent souvent déranger dans un pays conservateur comme l’Egypte. Il a d’ailleurs été déjà arrêté deux fois pour ses opinions, et a notamment indiqué avoir été torturé.
Il a été arrêté dans la nuit du 28 mars 2011 par la police militaire, puis aussitôt placé en détention.
On vient d’apprendre qu’il avait été jugé et condamné à 3 ans de prison ferme le 10 avril 2011 pour avoir, dans un billet, critiqué le manque de transparence de l’armée en Egypte avant, pendant et depuis la chute du régime dictatorial de Moubarak. Ce procès par une cour martiale a été mené sans défense et le jugement a été rendu en toute discrétion, au mépris des droits humains élémentaires.
L’armée a pris le pouvoir suite à la démission d’Hosni Moubarak, par l’intermédiaire du Conseil suprême des forces armées. Elle a donc d’ores et déjà commencé à confisquer le pouvoir, et les centaines d’arrestations et jugements de militants pacifistes des dernières semaines démontrent, s’il en était besoin, que la démocratie a encore un long chemin à parcourir en Egypte.