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Trois Français sur quatre

Publié le 12 avril 2011 par Hmoreigne

 Ça commence à sentir sérieusement le roussi pour Nicolas Sarkozy. Le chef de l’Etat bat mois après mois des records d’impopularité. VGE aspirait en 1984 à répondre aux aspirations de deux français sur trois. Son lointain successeur réussi à l’inverse de dresser contre lui trois français sur quatre.

Dans le secteur du nucléaire le scénario du pire a pour nom “syndrome chinois”. Le terme désigne un réacteur entré dans une fusion incontrôlée qui perce toutes les barrières de confinement et qui s’enfonce inexorablement dans la terre.

Il y a bien du syndrome du chinois du côté de Nicolas Sarkozy. Les réacteurs trop sollicités de l’hyperprésidence ont échappé au contrôle des ingénieurs de l’Elysée. Un sondage reste un sondage mais l’accumulation constante de mauvais résultats pour le président témoigne d’une chute qui semble interminable. Or, tant que celle-ci ne sera pas stabilisée, toute remontée est illusoire. Un peu comme un plongeur qui a besoin du coup de talon pour remonter vers la surface.

Selon un baromètre Harris Interactive publié lundi 11 avril dans Le Parisien/Aujourd’hui en France près de trois Français sur quatre (74%) indiquent ne pas faire confiance à Nicolas Sarkozy pour mener une politique qui réponde à leurs attentes. Hier encore présenté comme un recours possible, François Fillon fait mieux (66%) mais pas assez pour constituer une alternative crédible.

Nul doute que les courtisans de l’Elysée retiendront, comme dans le cas d’une bouteille que l’on peut considérer tout aussi objectivement à moitié pleine ou à moitié vide, les résultats d’une enquête Ipsos pour Le Point selon lequel 29% des Français adhèrent à l’action de Nicolas Sarkozy.

On ne se fait pas réélire président de la république avec un périmètre électoral aussi restreint. Le chef de l’Etat compte certes sur ses résultats extérieurs (Libye, Côte d’Ivoire) pour inverser la donne mais surtout, sur un illusoire retournement de la situation économique tant au niveau de la croissance que de l’emploi avant 2012.

Ce faisant, Nicolas Sarkozy ne partage pas le conseil d’Antonio Gramsci d’allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté. Le président de la république préfère s’enfermer dans des discours performatifs, dans la technique élimée qui veut faire croire que « dire c’est faire ». Les sondages démontrent pourtant que l’illusion n’opère plus.

Le pessimisme de l’intelligence est plutôt du côté de Jacques Attali. L’ancien sherpa de François Mitterrand a fait part sur Europe 1 de ses préoccupations sur la santé des banques européennes. Un diagnostic inquiétant confirmé par un document interne de l’UE qui indique qu’il va falloir trouver dès cette année 1500 milliards d’euros par an pour éviter le naufrage du système bancaire européen.

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