C'est la fin de quatre mois de guerre civile en Côte d'Ivoire. Des tueries, des exodes pour un pays exsangue, fatigué. Avec l'appui de Licorne et de l'Onuci ( un détachement de togolais ) les forces républicaines soint venues cueillir Laurent Gbagbo... Certes on a pas tourné la clé dans la serrure ni interpellé le président déchu mais on a déblayé le terrain pour faciliter l'accès.
Mais pouvait-on attendre plus longtemps? Pouvait-on débloquer la situation autrement et surtout la prolonger en aggravant l'état critique d'une population en péril humanitaire?
Maintenant nous devons rentrer dans la phase civile de la crise ivoirienne et appréhender la cicatrisation des plaies rendue aléatoire en raison des trop nombreuses blessures, fractures. Il faudra juger, il faudra désarmer, il faudra stabiliser et reconstruire une économie en lambeaux. Ouattara a devant lui une tâche certes historique mais ardue dans laquelle il lui faudra également assumer des comportements antérieurs non exempts de reproches. Rien n'est encore réglé avec un Président sorti incontesté vainqueur des urnes par l'opinion internationale mais installé dans les fourgons de l'armée française...semblant donner raison au déchu qui le dénonçait comme l'homme s'appuyant sur l'étranger pour acceder au pouvoir. Gbagbo, le Boulanger d'Abidjan, même vaincu et prisonnier n'a-t-il pas encore une fois fini par rouler dans la farine ses opposants, l'ONU et la France en laissant une situation incontrôlée - répondant ainsi à son surnom.