Malgré l’écoute de leurs chansons, Rococo, ex-Idol, est un groupe français. Forts de leurs performances remarquées, notamment en premières parties de Pony Pony Run Run, Izia ou encore Da Silva, Eléonore Jouy, François Poggio et Pierre Lavandon sortent Bedtime Story, leur premier album paru le 24 mars dernier. Bien que ce soit le premier opus du groupe, ils n'ont sont pas à leur premier essai dans le monde de la musique...
Bedtime Story s’ouvre sur une mélodie engageante et un rythme entraînant. Misunderstood love, qui a fait l’objet de leur premier clip, donne le ton de l’album : enjoué sur un son pop-rock à l’anglaise, le tout porté par une voix féminine séduisante. Ce début se voit enchaîné par Honeymoon in jail, agréable ballade à la mélodie évidente, à laquelle se mêlent quelques sons électroniques, sans pour autant qu’ils ne deviennent trop envahissants et ne risquent de venir gâcher le morceau. L’accompagnement de Ordinary Little Man rappelant un bon vieux Strokes n’en est pourtant pas un bête plagiat.
Et s’il y a bien un titre dont la mélodie est susceptible de rester imprimée dans votre esprit un après-midi durant, c’est Pop idol : alimentée par des sonorités très british et portant sur ce qui est devenu un phénomène de société, les références à une émission de télévision anglaise ne cachent pas cette ironie ressentie dans la façon de chanter, légère et qui donne un ensemble sonnant presque comme un tube de l’été… Peut-on réellement croire à une coïncidence ?
Et si Bedtime Story commence d’une façon plus sombre, le début de M. Brown s’y oppose et sonne comme une berceuse féerique, telle une pause dans un son électrique et très anglais que l’enregistrement nous offrait jusque là. Sans oublier un petit bonus avec ce featuring d’Etienne Daho sur Baby Please.
Ce premier album se clôt sur une 355 acoustique et plus folk que jamais. Tout, dans ce titre, transpire le naturel, la spontanéité et la proximité avec l’auditeur.
Au final, il s’agit avant tout d’un CD authentique et actuel qui pourtant ne frise pas le ridicule en en faisant de trop. Il n’y a pas une chanson qui soit mauvaise, et la voix d’Eleonore Jouy, capable de douceur comme de puissance, apporte un charme indéniable à la musique et met en valeur des musiciens qui ne demandent qu’à l’être.
Alors, oui, Rococo semble un de ces groupes sincères qui ne vogue pas sur les modes du moment, nous montrant qu’ils jouent ce qui leur correspond : des mélodies agréables et efficaces, mêlées à des paroles réfléchies ; et qu’ils produisent un premier album prometteur, apportant une british touch à un ensemble inspiré par la chanson française. Et si on pourrait leur reprocher de chanter en anglais, eh bien… on ne le fera pas. On attend la suite avec impatience!