Bon en même temps je ne suis pas là pour vous parler du beau temps mais bien de mon voyage au marathon des sables.
Remarquez bien que le beau temps était bien présent sur ces quatre jours où j'ai suivi la course. Un soleil radieux, carnassier, prêt à griller les coureurs et les journalistes...Bon dans cette dernière posture la chaleur était tout de même bien supportable. Pour la majorité des coureurs, cela restait bien entendu une autre affaire.
En tous les cas j'ai apprécié de découvrir cette fameuse épreuve par "l'envers du décor" et observer la fantastique logistique mise en place sur l'évènement. Rien n'est laissé au hasard et c'est plutôt impressionnant; en même temps pour déplacer un bivouac de 1600 personnes, ça vaut mieux. Tout cela est extrêmement bien rôdé.
Je n'ai donc pas couru un mètre de ce MDS mais j'ai pu me rendre compte de la course. Bon, à parler franchement il y a un peu trop de monde à mon goût mais enfin ça fait partie du truc. Le niveau des derniers m'a un peu effaré également: certes accomplir un challenge personnel est toujours beau mais là je trouve vraiment qu'un tel manque de préparation pour une épreuve aussi exigeante (même financièrement parlant...) est surprenant. Enfin le nombre d'arrivant est très important car permis par des délais très large ce qui est l'essentiel pour une bonne partie des concurrents.
Si le bivouac ne m'a pas vraiment donné envie de courir (ce n'est pas effrayant non plus...), ce que j'ai vu de la course m'a tout de même bien titillé les mollets: le parcours est beau, dans un décor que j'aime vraiment (le désert et ses portes dans la région de Zagora...) et la bagarre en tête de course vaut le déplacement. J'ai tout de même bien envie de le courir l'an prochain, si possible bien préparé de façon à le faire version "course".
Pour en revenir à la course, l'évènement lors de notre arrivée au bivouac c'était bien sûr la victoire d'étape de Rachid El sur la longue étape de 82 kilomètres qui lui permettait de devancer Mohamad au classement général. Les subodorations, et même les rumeurs, allaient bon train : Rachid, qui est entraîné par Mohamad, avait il la "permission" de dépasser le maître? La course allait elle être arrangée?
J'avoue que ces rumeurs me paraissaient infondées et même m'irritaient. Pour passer une bonne partie de l'après-midi avec mes amis de Zagora sous leur tente, je pense que j'étais au courant de ce qui pouvait à peu près se passer là. Les coureurs récupéraient de leurs efforts et le meilleur devait gagner. On est pas chez les cyclistes. Mohamad tentait certes le tout pour le tout le lendemain sur l'étape marathon et reprenait quinze minutes mais Rachid contrôlait et le lendemain concluait sa victoire détaché. Pour les frères Ahansal c'est certes la fin de 14 ans de règne mais comme me le disait Lahcen avant même l'arrivée "c'est notre voisin, il habite la maison d'à côté de la nôtre, et c'est la relève.". Même si lui a bien envie de revenir et que son frère n'a pas dit son dernier mot.
En tous cas la victoire s'est joué sur le terrain et non en conciliabules.
Chez les femmes Laurence Klein l'a emporté avec maîtrise et son compagnon Damien Vierdet a réussi une très belle performance avec sa 4e place, s'intercalant entre les marocains, à la lutte jusqu'au bout avec Samir Akdhar notamment.
J'ai passé des moments agréables avec les coureurs au bivouac, revu avec plaisir les amis de Zagora et nous avons formé avec mes confrères de jogg et de la Tribune de Genève notamment une équipe sympathique. Que demander de plus? Ah ben si je sais: courir!