En réserve des Eperviers depuis plus d’un an, Emmanuel Adebayor annonce via une interview à RFI un possible retour en sélection. Mais pas à n’importe quelles conditions.
Plusieurs fois annoncé avant d’être repoussé, le retour d’Emmanuel Adebayor en sélection togolaise alimente un feuilleton médiatique à épisodes. Le dernier en date n’est pas le moins intéressant. Dans un entretien accordé à RFI, Emmanuel Adebayor, « retraité » de son équipe nationale depuis le printemps 2010, ouvre plus nettement que jamais la porte à un retour prochain parmi les Eperviers. « Le plus important pour moi est de marquer beaucoup de buts à Madrid, prouver que je suis un bon joueur, après on verra pour la sélection. Je suis fier d’être togolais et j’ai toujours répondu présent. Quand le Togo a eu besoin de moi, j’ai toujours tout fait pour aider mes coéquipiers. Aujourd’hui je ne regrette rien, je suis très content et j’attends le bon moment pour retourner en sélection », déclare le joueur du Real.
Et de préciser que ce retour parmi les Eperviers n’était envisageable que si le fonctionnement de la sélection s’améliore. « S’ils veulent que je revienne, ce sont mes conditions. Ce n’est pas que pour moi, c’est pour mes coéquipiers, pour les joueurs. On ne demande pas d’argent, on demande à être mis dans les meilleures conditions pour livrer de bons matchs », a ajouté l’ancien Gunner, estimant que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui. Et de donner l’exemple de joueurs obligés d’acheter eux-mêmes leurs billets d’avion ou de chambres d’hôtel dépourvues d’eau chaude. « [Je veux dire aux dirigeants] que quand ils convoquent un joueur, il faut envoyer le billet, qu’il faut voyager dans les meilleures conditions, que lorsqu’on arrive dans un autre pays, il faut qu’on ait de la sécurité, qu’on ait un cuisinier », précise encore Sheyi.
Le Togo étant éliminé de la CAN Orange 2012, la sélection pourrait repartir sur de nouvelles bases sans la pression immédiate du résultat, estime Emmanuel Adebayor, soucieux de solder le drame du Cabinda, plaie toujours ouverte du football togolais. « L’élimination va nous amener à discuter, à réfléchir, à se dire la vérité, ce qu’il s’est vraiment passé au Cabinda, déclare l’attaquant. On va faire table rase. De toute façon, mes amis et coéquipiers en sélection, je les ai toujours soutenus, même de loin. Mais quand il n’y a pas d’ambition, de motivation, ça ne sert à rien. Quand je viens en sélection, que je suis dans le bus et que j’ai peur, ça ne sert à rien. Comme je l’ai déjà dit, je suis en train de le digérer. Maintenant, on est éliminés, je ne veux pas dire que c’est une bonne chose mais c’est arrivé au bon moment. »
Désireux de rencontrer prochainement le président de la Fédération et le ministre des Sports, Emmanuel Adebayor a des choses à leur dire. Sur l’attentat du 8 janvier 2010. « Moi, j’ai vu des trucs. Vous savez qu’on était tous sous le choc. Je vais aller discuter avec le président de la fédération pour qu’il me dise exactement ce qu’il s’est passé. C’est important de savoir quand on est capitaine. On m’a caché des trucs, estime l’ex-Monégasque. La CAF a dit qu’elle avait envoyé des billets pour qu’on aille à la CAN en avion. Est-ce que c’est vrai ? Je n’en sais rien. Maintenant, il faut qu’on sache tous la vérité. S’ils disent la vérité, je pense que je reviendrai défendre les couleurs du Togo, que j’ai toujours portées avec beaucoup de fierté », conclut Emmanuel Adebayor, plus proche de retrouver les Eperviers que jamais.